Normes éditoriales
Notre objectif est de permettre au public d’accéder à des informations fiables et leur donner les moyens de décider en connaissance de cause. Les normes détaillées ci-dessous reflètent les valeurs d’indépendance éditoriale, d’impartialité et de journalisme éthique auxquelles nos rédacteurs doivent se conformer pour maintenir la confiance du public dans notre travail.
- Les rédacteurs sont censés évaluer les affirmations de manière précise et impartiale, sans parti pris ni influence extérieure. Ils doivent vérifier que les informations qu’ils utilisent proviennent de sources dignes de confiance et fournir des citations pour les preuves qu’ils utilisent dans un article. Ils doivent présenter les informations en les contextualisant et éviter le picorage (cherry picking).
- Les rédacteurs doivent fournir au moins deux sources, mais de préférence davantage, pour vérifier l’affirmation centrale d’une revue, sauf dans les cas où il n’existe qu’une seule source pertinente. Les rédacteurs doivent éviter les exagérations (par exemple, présenter les résultats d’une pré-publication comme preuve concluante d’un phénomène ou d’un processus scientifique). S’il existe un doute ou une incertitude raisonnables sur une question au sein de la communauté scientifique, le rédacteur a pour devoir d’en informer le lecteur. En revanche, les rédacteurs doivent éviter d’introduire des incertitudes ou des opinions contradictoires dans un article dans le simple but de paraître « nuancé » (faux équilibre). Être impartial nécessite de prendre en compte tous les éléments de preuve disponibles et de leur accorder l’importance qu’ils méritent en fonction de leur qualité, quelle que soit leur origine. Cela ne signifie pas qu’il faille accorder aux opinions erronées ou non fondées le même poids ou la même attention qu’aux faits.
- Une citation, qu’elle soit d’une personne ou d’une publication, doit idéalement être publiée dans son intégralité. Si une citation doit être tronquée pour des raisons de brièveté, le rédacteur doit s’assurer qu’il fournit un contexte suffisant pour comprendre correctement la citation et éviter des modifications qui en déformeraient le sens d’origine. Par ailleurs, si la citation requiert un remaniement substantiel (par exemple, à cause de fautes d’orthographe et de grammaire, ou d’un manque de clarté), le rédacteur peut la paraphraser.
- Toute erreur portée à l’attention d’un rédacteur doit être corrigée rapidement et de manière transparente. En cas d’erreur importante nécessitant de changer le verdict initial d’une vérification, un avis de correction dans la vérification doit expliquer comment l’erreur s’est produite. La correction doit également être communiquée sur tous les canaux via lesquels la vérification initiale erronée a été publiée.
- Lorsque cela est approprié et possible, le rédacteur doit prendre contact avec la personne à l’origine de l’affirmation, en particulier s’il existe un doute raisonnable quant à son interprétation ou lorsque la personne fait l’objet de critiques importantes. Le rédacteur n’est pas obligé de contacter la source de l’affirmation dans les cas suivants :
- l’affirmation a été démontrée comme fausse par la majorité des preuves scientifiques (par exemple, « les vaccins causent l’autisme », « la terre est plate », « le soleil tourne autour de la terre ») ;
- la source répète une affirmation qui a déjà été examinée et jugée inexacte ;
- notre équipe est susceptible d’être harcelée ou victime d’abus par la source.
- Si une vérification est mise à jour avec de nouvelles informations après publication, une note de mise à jour doit y être ajoutée. Cette note doit communiquer la date et l’endroit de l’ajout ainsi qu’un résumé des nouvelles informations ajoutées. Les changements mineurs, tels que des modifications de ponctuation, ne nécessitent pas de note de mise à jour.
- Lorsqu’ils citent des scientifiques, les rédacteurs doivent établir leur crédibilité en fournissant des informations sur leur domaine d’expertise (par exemple, en incluant un lien vers le profil universitaire ou professionnel du scientifique/une liste de publications scientifiques). Leur domaine d’expertise doit être compatible avec le sujet examiné. À titre d’exemple, les épidémiologistes et les experts en maladies infectieuses travaillent dans le domaine de la santé publique mais ce sont deux spécialités distinctes qui impliquent des connaissances très différentes. Les rédacteurs doivent consulter le scientifique dont l’expertise est la plus étroitement liée à la vérification.
- Les rédacteurs doivent protéger la vie privée des personnes qui peuvent être impliquées dans une affirmation ou dans la diffusion d’une affirmation. Il est acceptable de nommer des personnalités publiques et des individus ayant une influence importante, y compris, mais sans s’y limiter, des politiciens, des célébrités et des influenceurs de réseaux sociaux. En revanche, le rédacteur ne peut pas nommer un utilisateur de réseaux sociaux ordinaire car cela poserait un risque de harcèlement et d’intimidation. En outre, les informations personnelles identifiables, telles que les adresses et les numéros de téléphone, ne doivent pas être publiées. Si de telles informations sont présentes dans une image, elles doivent être floutées ou masquées. Si la publication de ces informations est nécessaire pour démentir une affirmation, elles doivent être partiellement masquées (par exemple, en floutant ou cachant une partie d’un numéro de téléphone).
- En tant que signataire du code de principes de l’International Fact-Checking Network, Science Feedback s’engage à ne pas prendre parti. Lorsqu’ils évaluent la crédibilité d’une affirmation, les rédacteurs doivent être guidés par les faits disponibles et ne pas laisser une préférence personnelle pour un camp plutôt qu’un autre influencer leur jugement.
- Les rédacteurs ne peuvent pas occuper un poste salarié ou important au sein du gouvernement ou d’un parti politique ni dans des entreprises publiques contrôlées par les personnes susmentionnées. Les rédacteurs ne peuvent pas faire de déclarations soutenant un parti politique ou un candidat au nom de Science Feedback. Cela n’empêche pas les rédacteurs d’exercer leur droit à la liberté de parole et d’expression à titre personnel.
- S’il existe un risque de conflit d’intérêt au cours de l’évaluation d’une affirmation (par exemple, un scientifique faisant partie de l’équipe de développement d’un vaccin qui examine une affirmation concernant ce vaccin), il convient de l’indiquer clairement dans la vérification. Il se peut également que le rédacteur en charge de la vérification soit en situation de conflit d’intérêt (par exemple, une relation personnelle ou professionnelle passée ou antérieure avec la personne à l’origine de l’affirmation). Dans ce cas, le rédacteur doit divulguer cette information à l’équipe de rédaction de son propre chef. Si l’équipe éditoriale le juge nécessaire, elle peut demander au rédacteur de se récuser de la vérification afin d’en garantir l’intégrité et l’objectivité.
- Les rédacteurs possédant un ou des profil(s) sur les réseaux sociaux les identifiant comme membres de Science Feedback doivent y indiquer clairement que les opinions qu’ils y expriment leur sont propres. Dans le même temps, ils doivent être conscients du fait que tout contenu publié sur les réseaux sociaux peut influencer l’opinion du public sur leur capacité à effectuer leur travail impartialement. À ce titre, les rédacteurs doivent veiller à ne pas publier de contenu, y compris des commentaires sur les réseaux sociaux, qui remettent en question leur capacité à vérifier les affirmations de manière impartiale ou qui mettent en doute la réputation d’impartialité de Science Feedback.
- À l’exception d’objets symboliques de valeur nominale, les rédacteurs ne doivent pas accepter de cadeaux de la part des personnes à l’origine d’une affirmation et des contributeurs à une vérification. Cela inclut l’argent liquide, les voyages, les logements, l’hospitalité et les divertissements. Les rédacteurs peuvent accepter des cartes de presse et des billets pour des événements si leur présence est nécessaire dans le cadre de leur travail.
Ces normes s’inspirent de la charte des bonnes pratiques éditoriales et déontologiques de l’Agence France-Presse, du code de principes de l’International Fact-Checking Network et du code de pratique de l’European Fact-Checking Standards Network.