- Santé
Allergisants, contaminés aux pesticides et par des bactéries ? Beaucoup d’affirmations hors contexte sur les insectes comestibles autorisés par l’UE
À RETENIR
La présence d’insectes comestibles autorisée par l’Europe dans certains aliments n’est pas dissimulée : elle fait l’objet d’un étiquetage obligatoire.
La mise sur le marché de produits à base d’insectes nécessite une autorisation préalable basée sur une évaluation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Si la consommation d’insectes peut provoquer des allergies, le risque concerne principalement les personnes déjà allergiques aux crustacés et acariens. Un étiquetage de mise en garde est là encore obligatoire.
Les autres risques tels que la contamination par des microorganismes, ou par des substances chimiques sont réels, mais similaires à ceux rencontrés lors de la fabrication de produits alimentaires courants. Ils peuvent être maîtrisés par le contrôle préalable des aliments destinés aux insectes et les procédés de transformation (traitement par la chaleur notamment).
ÉLÉMENT ANALYSÉ
Verdict :
Affirmation :
Les insectes comestibles provoquent des allergies, sont contaminés par des microorganismes, des pesticides
détail DU VERDICT
Manque de contexte :
Si les insectes comestibles peuvent déclencher des allergies, celles-ci concernent majoritairement les personnes déjà allergiques aux crustacés.
Des contaminations par des bactéries, ou par des substances chimiques (pesticides, métaux lourds) peuvent survenir chez les insectes comestibles, mais elles dépendent de la source de nourriture de ces derniers et du contrôle du processus de production, comme beaucoup de produits de l’agroalimentaire.
AFFIRMATION COMPLÈTE
L’humanité n’est pas prête à consommer des insectes pour ces raisons : contamination chimique (pesticides), 239 substances allergisantes (asthme à choc anaphylactique), contamination bactérie dont salmonelle, virus dont coronavirus, champignons”
Vérification
Depuis le 10 février 2025, l’Europe autorise la commercialisation de poudre fabriquée à partir de vers de farine et traitée par rayonnement UV. Ces vers sont les larves d’un insecte coléoptère, le ténébrion meunier (Tenebrio molitor). Cette poudre, produite par la société Nutri’Earth qui avait demandé en 2019 l’autorisation de la commercialiser, pourra être incorporée à des préparations alimentaires comme « le pain et les petits pains, les gâteaux, les produits à base de pâtes, les produits de pommes de terre transformés, les fromages et les produits fromagers ainsi que les compotes de fruits ou de légumes destinés à la population générale» indique la Commission européenne. Les proportions pourront représenter jusqu’à 4% des pains et gâteaux, 3,5% des produits à base de pâtes et des compotes, et 1% des fromages.
De nombreux posts sont apparus sur les réseaux sociaux en réaction à cette annonce. Certains dénoncent le caractère prétendument dissimulé de l’introduction de cette farine qu’on nous ferait consommer à notre insu. Une affirmation erronée car l’étiquetage sera obligatoire, même s’il faudra s’assurer de sa lisibilité. Les produits devront comporter sur leur emballage la mention : “Poudre de larves entières de Tenebrio molitor (ver de farine) traitée aux UV”, indique le document d’autorisation de mise sur le marché de la Commission européenne.
D’autres soulignent le caractère potentiellement nocif de la nourriture à base d’insectes. Un post sur X (ex-Twitter) en particulier, issu du compte “Dr JF Lesgards Marseille”, paru une première fois en 2023, a recirculé en février 2025. Il indique :
“L’humanité n’est pas prête à consommer des insectes pour ces raisons : contamination chimique (pesticides), 239 substances allergisantes (asthme à choc anaphylactique), contamination bactérie dont salmonelle, virus dont coronavirus, champignons” et étaye son propos en montrant les premières pages d’un article scientifique de revue sur les insectes comestibles publiée en 2023 par une équipe de chercheurs polonais[1].
Nous allons examiner en détail ces allégations.
Les insectes comestibles en Europe : des autorisations très peu nombreuses
Les insectes comestibles, riches en protéines, sont présentés comme un substitut à la viande, avec des applications dans l’alimentation animale et humaine. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que près de deux milliards de personnes dans le monde en consomment, à titre de complément alimentaire.
En Europe, cette consommation est encore peu répandue. Quatre espèces y sont à ce jour autorisées et dans le commerce : le criquet migrateur (Locusta migratoria), le grillon domestique (Acheta domesticus) sous forme entière ou en poudre, les larves du petit ténébrion (Alphitobius diaperinus) et celle du ténébrion meunier.
À noter que selon la réglementation européenne, tous les insectes comestibles sont considérés comme « aliment nouveau » et doivent faire l’objet d’une approbation préalable. L’évaluation d’un nouvel aliment à base d’insectes est réalisée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Elle prend en compte de nombreux paramètres : mode de production des insectes, composition chimique en nutriments, détection de substances contaminantes, analyse microbiologique (présence ou non de bactéries), stabilité du produit pendant sa conservation, etc.
Les larves séchées de T. molitor sont autorisées à la vente depuis 2021. Quant à la poudre obtenue à partir du broyage de ces larves, elle est autorisée depuis 2022.
Le produit autorisé le 10 février 2025 est une poudre de T. molitor, qui présente une caractéristique supplémentaire : elle est traitée par rayonnement ultraviolet du produit, ce qui permet d’augmenter le taux de vitamine D3 qu’elle contient (le rayonnement permet la conversion d’une molécule présente chez les insectes, le déhydrocholestérol, en vitamine D3). Chez l’humain, la Vitamine D3 joue un rôle important dans le système osseux (elle favorise la calcification).
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a étudié cette farine de Tenebrio traitée aux UV à partir de données fournies par le fabricant et des connaissances scientifiques disponibles et a rendu un avis favorable à sa commercialisation en 2023[2].
Les insectes comestibles peuvent-ils provoquer des allergies ?
Affirmation : « 239 substances allergisantes, asthme à choc anaphylactique »
Verdict : manque de contexte
La possibilité que les insectes comestibles provoquent des allergies est réelle[3], mais ce chiffre de 239 substances, tiré de l’étude de Galecki et al. sur laquelle s’appuie le post de Dr JF Lesgards Marseille, est sorti de son contexte. L’étude indique en effet : « À ce jour, 239 allergènes d’arthropodes ont été identifiés par le Sous-comité de la nomenclature des allergènes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) » (traduit de l’anglais). L’étude fait référence à un article scientifique, où on trouve une liste de ces arthropodes allergènes[4].
En premier lieu, les arthropodes ne se limitent pas aux insectes : les crustacés et les acariens en font aussi partie. De plus, tous les insectes susceptibles de provoquer une allergie répertoriés dans cette liste ne sont pas comestibles et consommés. Enfin, plus de 30 de ces allergènes sont des variantes de la même molécule, la tropomyosine.
« Cette molécule est également retrouvée chez les acariens et les crustacés. Parce que les molécules de ces espèces se ressemblent, les personnes déjà allergiques aux crustacés et aux acariens sont susceptibles d’être allergiques aux produits alimentaires à base d’insectes. C’est ce qu’on appelle les allergies croisées. » précise Christiane Hilger, qui dirige le groupe Allergologie moléculaire et translationnelle au Luxembourg Institute of Health. (Figure 1)
Cette possibilité d’allergie croisée est une des principales préoccupations en matière d’insectes comestibles. Elle a été établie en laboratoire chez des personnes allergiques aux crustacés, acariens ou mouches, vis-à-vis de plusieurs insectes dont Tenebrio molitor[6]. Chez l’humain, une étude de type DBPCFC (Double Blind Placebo Controlled Food Challenge : test de provocation alimentaire orale en double aveugle et avec contrôle placebo, la méthode la plus performante pour le diagnostic de l’allergie alimentaire) a été menée sur 15 patients allergiques aux crevettes. L’ingestion de Tenebrio molitor a provoqué des symptômes d’allergie plus ou moins sévères chez 13 d’entre eux[7].
C’est pourquoi l’étiquetage concernant cette possibilité d’allergie est obligatoire, comme l’indique le document de la Commission européenne dans le tableau 1 de l’annexe :
« L’étiquetage des denrées alimentaires contenant de la poudre de larves entières de Tenebrio molitor (ver de farine) traitée aux UV porte une mention indiquant que cet ingrédient peut provoquer des réactions allergiques chez les consommateurs souffrant d’allergies connues aux crustacés et aux produits qui en sont issus, ainsi qu’aux acariens. »
Il est cependant possible, chez les personnes non-allergiques aux crustacés, qu’une nouvelle allergie se développe lors de l’ingestion de farine de Tenebrio traitée aux UV, en tant que nouvel aliment encore jamais consommé : c’est la sensibilisation primaire. « Á l’heure actuelle, on n’a pas de raison de croire que les insectes soient plus allergisants que n’importe quel autre nouvel aliment que l’organisme n’a jamais rencontré » souligne cependant Christiane Hilger.
Tenebrio molitor est déjà consommé entier, et sous forme de farine. Une équipe a étudié la sensibilisation primaire chez la souris ainsi que, chez l’humain, les phénomènes allergiques chez deux personnes élevant des T. molitor à domicile et deux autres travaillant dans un élevage professionnel (aucun des quatre n’étant allergique aux crevettes). Chez la souris, l’équipe a observé par la méthode DBPCFC une sensibilisation primaire au ver. Chez l’humain, les deux professionnels présentent des signes d’allergie via l’inhalation quand ils pénètrent dans la salle d’élevage des vers, et l’un des deux éleveurs particuliers une rhinoconjonctivite (inflammation du nez et de la membrane qui recouvre l’œil) évoluant en dyspnée (gêne respiratoire)[8].
La Commission européenne indique dans son document que « compte tenu du fait que, à ce jour, les éléments établissant un lien direct entre la consommation de larves de Tenebrio molitor et des cas de sensibilisation primaire et d’allergie sont limités, la Commission considère qu’aucune exigence spécifique en matière d’étiquetage concernant le potentiel de sensibilisation primaire de la poudre obtenue à partir de larves entières de Tenebrio molitor, traitée aux UV, ne devrait figurer dans les conditions d’utilisation du nouvel aliment. »
Quant à la mention « asthme à choc anaphylactique » dans le post, le propos manque également de contexte. Il fait référence à un passage de l’étude de Galecki et al. qui indique de manière générale que « les allergènes d’insectes induisent des symptômes non spécifiques, tels que l’anaphylaxie, l’asthme allergique, l’hypotension, les symptômes gastro-intestinaux, la perte de conscience, l’urticaire, l’érythème, le prurit et la tachycardie » (traduit de l’anglais)[1].
Or, ces symptômes, de nature et d’intensité différentes, ne surviennent pas tous dans les mêmes conditions.
« L’asthme est davantage lié au risque professionnel : les personnes qui travaillent dans les élevages d’insectes sont susceptibles d’inhaler régulièrement de la poussière d’insecte et de développer l’asthme en réaction. Le choc anaphylactique, en revanche, est le plus souvent lié à l’ingestion d’un produit à base d’insectes » souligne Christiane Hilger.
Le choc anaphylactique est une réaction allergique brutale et aiguë, avec notamment des troubles respiratoires et une forte baisse de la pression artérielle, pouvant entraîner la mort.
À ce jour, quelques rares cas de chocs anaphylactiques liés aux larves de T. molitor ont été rapportés (*). L’EFSA recommande cependant une étude plus poussée du potentiel allergénique de cet insecte.
Les insectes comestibles peuvent-ils être contaminés par des bactéries, virus, champignons ?
Affirmation : “contamination bactéries dont salmonelle, virus dont coronavirus, champignons”
Verdict : trompeur
Ce propos nécessite d’être précisé. D’une manière générale, des bactéries peuvent se développer pendant le processus de fabrication ou de conservation de n’importe quelle production agroalimentaire. Concernant les insectes, l’article de Galecki et al. indique en réalité, références scientifiques à l’appui :
« La consommation d’insectes non transformés peut représenter un facteur de risque important. Les insectes peuvent agir comme vecteurs mécaniques ou biologiques de pathogènes, en particulier de pathogènes prioritaires critiques dans l’industrie de transformation des aliments, notamment Bacillus spp. [spp. = plusieurs espèces], Clostridium spp., E. coli, L. monocytogenes, Salmonella spp. et Staphylococcus spp. »[1]
Il s’agit bien ici d’insectes non transformés par un procédé industriel, susceptibles de véhiculer des bactéries. Or, dans le cas des insectes mis sur le marché, ils ont tous subi une transformation destinée notamment à réduire ce risque. Ainsi pour la poudre de Tenebrio molitor traitée aux UV, l’EFSA indique dans son rapport, avec des référence scientifiques à l’appui :
“Le traitement post-récolte comprend la congélation des larves (−18° C pendant 5 min), suivie d’une mise à mort par blanchiment (dans l’eau bouillante). Ces deux étapes contribuent à la réduction de la charge microbienne des larves ainsi qu’à l’élimination des virus et parasites potentiellement présents”.
En ce qui concerne les “virus”, il est vrai que les insectes comestibles peuvent être – comme la majorité des organismes vivants – infectés par des virus (“entomovirus”), qui peuvent causer d’importantes pertes dans les élevages, de T. molitor notamment[9].
Cependant le post de “Dr JF Lesgards Marseille” fait dire à la publication de Galecki et al. le contraire de ce qu’elle dit réellement.
Les auteurs indiquent en réalité, références scientifiques à l’appui : “À l’heure actuelle, il n’existe aucune preuve scientifique suggérant que les insectes présentent un risque viral pour les consommateurs. Les entomovirus ne sont pas pathogènes pour l’homme. Le risque de transmission du SARS-CoV-2 par les insectes comestibles est très faible (…), le risque d’infection par le SARS-CoV-2 en tant que pathogène d’origine alimentaire est négligeable chez les personnes qui consomment des insectes comestibles.”
Enfin, pour les “champignons”, Galecki et collègues indiquent : « Il n’existe aucune preuve scientifique suggérant que les champignons entomopathogènes [champignons microscopiques qui contaminent les insectes] présentent un risque pour les vertébrés. »
Les auteurs soulignent toutefois la nécessité d’une recherche plus poussée sur les mycotoxines qui peuvent contaminer les élevages d’insectes. Il s’agit de toxines produites par des champignons microscopiques parasitant les végétaux, qui peuvent déclencher des intoxications, aiguës ou chroniques, et dont certaines sont potentiellement génotoxiques ou cancérogènes.
Les mycotoxines sont potentiellement présentes dans de très nombreux produits végétaux consommés et constituent une préoccupation dans l’agroalimentaire en général. Il faut noter que celles-ci sont résistantes à la chaleur et ne sont pour la plupart pas détruites par les procédés de stérilisation ou de cuisson. Dans les élevages d’insectes, une nourriture à base de céréales contaminées aux mycotoxines peut être à l’origine de la présence de celles-ci dans le produit final (insecte séché, poudre, etc.)[10].
Pour la poudre de larves de T. molitor irradiée aux UV, la quantité de plusieurs mycotoxines est mesurée et se révèle inférieure aux niveaux maximaux autorisés pour d’autres types d’aliments (Table 4 du rapport de l’EFSA).
Les insectes comestibles peuvent-ils être affectés par une contamination chimique, notamment par des pesticides ?
Affirmation : “Contamination chimique (pesticides etc.)”
Verdict : manque de contexte
De la même manière qu’avec les mycotoxines, les insectes comestibles peuvent être contaminés par d’autres molécules. Le rapport de l’EFSA note que les larves de Tenebrio ont la capacité d’accumuler des contaminants tels que les pesticides et les métaux lourds, qui sont issus de leur alimentation.
Cependant, c’est potentiellement le cas de tous les animaux d’élevage.
En Europe, plusieurs régulations fixent les quantités admissibles (“Limites maximale de résidus », ou MRL) de pesticides dans les aliments dont les insectes. À noter que pour la poudre de larves de T. molitor traitée aux UV, les données fournies par le producteur et mentionnées dans le rapport de l’EFSA indiquent des quantités de pesticides et métaux lourds “inférieures aux seuils admissibles pour d’autres aliments”.
Conclusion
La présence d’insectes comestibles autorisée par l’Europe dans certains aliments n’est pas dissimulée : elle fait l’objet d’un étiquetage obligatoire.
Si la consommation d’insectes peut provoquer des allergies, le risque concerne principalement les personnes déjà allergiques aux crustacés et acariens. Un étiquetage de mise en garde est là encore obligatoire.
Les autres risques tels que la contamination par des microorganismes ou par des substances chimiques sont réels, mais similaires à ceux rencontrés lors de la fabrication de produits alimentaires courants. Ils peuvent être maîtrisés par le contrôle préalable de la nourriture destinée aux insectes, l’application de règles d’hygiène dans les élevages, la mise en œuvre de procédés de transformation et de conservation, qui sont exigés par les autorités européennes avant la mise sur le marché.
Seuls des contrôles sur les chaînes de production permettront de s’assurer de l’absence de tels risques.
Feedback des scientifiques
Christiane Hilger
Directrice du groupe Allergologie moléculaire et translationnelle, Département Infection et Immunité, Luxembourg Institute of Health
SF : Les insectes comestibles peuvent-ils provoquer des allergies ?
CH : oui, mais cela concerne principalement les personnes déjà allergiques aux crustacés et aux acariens. Ceux qui réagissent à certaines molécules des crustacés, comme la tropomyosine ou l’arginine kinase, peuvent réagir aux insectes car ils en contiennent également. C’est ce que l’on appelle les allergies croisées. C’est pour cela que tous les aliments à base d’insectes doivent être étiquetés. Ceci dit, les insectes ne semblent pas plus allergisants que d’autres aliments. Quand des fruits alors “exotiques” comme les kiwis sont arrivés sur le marché, on a observé le déclenchement d’allergies. Pour étudier les nouveaux insectes comestibles, on se base sur les espèces les plus proches pour évaluer le risque, et ce sont clairement les crustacés et les acariens.
SF : Quel risque courent les personnes allergiques ?
CH : Comme pour les crustacés, les insectes peuvent potentiellement provoquer chez certaines personnes allergiques des manifestations allergiques telles que l’asthme, ou beaucoup plus graves, appelées choc anaphylactique. Mais il ne faut pas mélanger les deux. L’asthme survient dans un contexte professionnel, chez les personnes qui travaillent dans les élevages d’insectes. On observait déjà des phénomènes similaires chez ceux qui travaillent dans l’industrie du poisson, ou dans les élevages animaliers. Ce risque doit être prévenu par des mesures adéquates pour se protéger de la poussière. Le choc anaphylactique, c’est principalement par l’ingestion d’insectes comestibles.
SF : Est-il normal de mettre sur le marché des insectes dont on ne connaît pas le potentiel de déclencher une allergie primaire, chez les personnes non-allergiques aux crustacés qui ingèrent pour la première fois ces insectes ?
CH: On a observé peu ou pas d’allergies primaires chez les consommateurs en Europe sur les insectes déjà commercialisés. Et il faut noter que la farine de céréale qu’on consomme couramment a pu parfois être contaminée par des insectes ou des acariens… Prédire le caractère allergisant d’un nouvel aliment est extrêmement difficile. Les recherches actuelles combinant l’immunologie, les modèles in vitro et animaux et la bio-informatique, qui permettent de simuler les réactions à de nombreuses molécules, visent cet objectif.
RÉfÉrences:
- 1 – Galecki et al. (2023) Foodborne Diseases in the Edible Insect Industry in Europe—New Challenges and Old Problems. Foods
- 2 – EFSA Panel on Nutrition, Novel Foods and Food Allergens (2023) Safety of UV-treated powder of whole yellow mealworm (Tenebrio molitor larva) as a novel food pursuant to Regulation (EU) 2015/2283 EFSA Journal
- 3 – EFSA Scientific Committee (2015) Risk profile related to production and consumption of insects as food and feed EFSA Journal
- 4 – De Gier, Verhoeckx (2018) Insect (food) allergy and allergens. Molecular Immunology
- 5 – Dramburg et al. (2023) EAACI Molecular Allergology User’s Guide 2.0 Pediatric allergy and immunology
- 6 – Pali-Schöll et al. (2019) Edible insects: Cross-recognition of IgE from crustacean- and house dust mite allergic patients, and reduction of allergenicity by food processing. World allergy organization journal.
- 7 – Broekman et al. (2016) Majority of shrimp-allergic patients are allergic to mealworm. The Journal of Allergy and Clinical Immunology
- 8 – Broekman et al. (2017) Primary respiratory and food allergy to mealworm The Journal of Allergy and Clinical Immunology
- 9 – Armién et al. (2023) Outbreak of densovirus with high mortality in a commercial mealworm (Tenebrio molitor) farm: A molecular, bright-field, and electron microscopic characterization. Veterinary Pathology
- 10 – Schrögel, Wätgen (2019) Insects for Food and Feed-Safety Aspects Related to Mycotoxins and Metals Foods