• Santé

Les bénéfices d’un régime “carnivore” ne sont pas avérés

Posté le : 26 Nov 2025

À retenir

  • Le régime “carnivore” prône une alimentation quasi exclusivement à base de viande. Il fait l’objet de nombreuses allégations sur les réseaux sociaux : il permettrait une perte de poids rapide, une baisse de l’inflammation ou encore de meilleures performances cognitives. 
  • En réalité, le régime carnivore n’a pas fait l’objet de travaux scientifiques sérieux. Les quelques études disponibles reposent sur des témoignages positifs recueillis sur les réseaux sociaux. Des études plus robustes devront être menées pour en évaluer l’efficacité. 
  • Un régime carnivore, du fait de sa teneur élevée en lipides et protéines peut poser des problèmes chez certaines personnes : “mauvais” cholestérol et risque de calcul rénaux notamment. De plus, une alimentation quasi exclusivement à base de viande peut induire une carence en certaines vitamines et en fibres.
  • La monotonie de ce régime et son coût élevé posent la question de sa soutenabilité sur plusieurs mois. L’impact climatique et environnemental de l’élevage est en outre important.
  • Les recommandations nutritionnelles basées sur la recherche scientifique restent celles d’une alimentation variée et équilibrée adaptée aux besoins de chacun.

Contenu vérifié

Manque de contexte

Le régime carnivore permet, en 7 jours, une hausse de l'énergie, de la concentration, une perte de poids, et une meilleure absorption des nutriments.

Source : TikTok, Healfroots, 7 Oct 2025

Détail du verdict

Manque de contexte :

Ce régime à base quasi exclusive de viande n’a pas fait l’objet d’études poussées. Son efficacité, concernant la perte de poids ou la baisse de l’inflammation, n’est pas établie. Il peut présenter en outre des risques pour la santé, tels que maladies cardiovasculaires, rénales, et cancer digestif. 

Trompeur :

La plupart des phénomènes décrits dans la vidéo TikTok ne se déroulent pas en 7 jours. Les mécanismes en jeu sont complexes et variables selon les individus.

Affirmation complète

Une vidéo TikTok affirme que le régime carnivore permet, en 7 jours, une hausse de l’énergie, de la concentration, une perte de poids plus rapide, et une meilleure absorption des nutriments de la viande.

Vérification

Le régime « carnivore », une alimentation presque exclusivement à base de viande, est régulièrement promu sur les réseaux sociaux et par de nombreux sites consacrés à la nutrition, au sport et à la musculation (par exemple sur un site appelé cetoclub). Selon les affirmations qu’on y trouve, il permettrait une perte de poids rapide et une meilleure performance physique et cognitive. 

Une vidéo sur TikTok totalisant plus de 4,5 millions de vues indique que le régime carnivore permet, en 7 jours, une hausse de l’énergie, de la concentration, une perte de poids plus rapide, ou encore une meilleure absorption des nutriments de la viande. 

Dans ce qui suit, nous examinons les assertions de cette vidéo et nous montrons que la réalité est beaucoup plus nuancée et que les bénéfices d’un tel régime, s’il y en a, ne sont pas clairement établis car il n’a pas fait l’objet de travaux scientifiques sérieux. Il peut en outre avoir des conséquences négatives sur la santé telles que les maladies cardiovasculaires, rénales, et cancer digestif. 

Qu’est-ce que le régime carnivore ?

Il consiste à se nourrir uniquement de viande, œufs, fruits de mer, poisson, et certains produits laitiers. Dans certains cas extrêmes, de viande uniquement. Ces aliments apportent essentiellement des protéines et lipides. Les légumes, fruits, céréales, légumineuses, graines et noix sont exclus, et d’une manière générale tous les aliments contenant des glucides.

À noter que ce régime ne correspond à aucun protocole scientifiquement établi. Il trouverait son origine au XIXème siècle, et a été récemment promu par un médecin américain, Shawn Baker, dans un livre publié en 2019 intitulé The carnivore diet, ainsi que par un autre médecin, Anthony Chaffee, très actif sur les réseaux sociaux.

Quelle composition nutritionnelle pour la viande ?

Avant d’analyser les allégations contenues dans cette vidéo, il est utile de rappeler que les  viandes (bovine, ovine, porcine, volaille) se composent en quantités variables de :

  • protéines : 20 à 25% environ
  • lipides : 5 à 30% environ
  • fer, vitamines et autres nutriments

Le tableau ci-dessous (figure 1) indique la composition en nutriments pour la plupart des types de viande :

Figure 1 – Composition des différents types de viande en énergie, protéines, graisses, graisses saturées et micronutriments. Source : De Castro Cardoso Pereira et al., 2013[1]

Un adulte actif a un apport quotidien en énergie d’environ 2500 kilocalories (kcal) issu de l’alimentation (environ 2100 pour les femmes, 2600 pour les hommes). Pour couvrir ces besoins énergétiques, la proportion de lipides, glucides et protéines dans une alimentation équilibrée est :

Figure 2 – Apports de référence quotidiens en protéines, lipides et glucides chez l’adulte dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Source : CERIN

Pour atteindre cet apport énergétique en ne mangeant que de la viande, il faudrait en consommer entre 800 g et 2,5 kg par jour selon le produit carné choisi, la quantité de viande et sa nature n’étant pas précisées dans la vidéo. À noter que certains régimes carnivores combinent viande et beurre pour ajouter des lipides qui remplacent les glucides.

Examen des affirmations

Affirmation 1 (Infondée):

Le premier jour, tu te sentiras en pleine forme. Ton corps reçoit une grande dose de protéines et ton énergie grimpe en flèche.

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) indique que les apports recommandés en protéines sont compris entre 0,83 et 1 g par kg de poids corporel et par jour.

Pour répondre à ces besoins, un individu de 65 kg en bonne santé doit donc absorber entre 53 et 65 g de protéines quotidiennement.

Sachant que la viande contient en moyenne 25% de protéines, ce besoin serait rempli, dans le cadre d’une alimentation exclusivement carnée, par une ration de viande comprise entre 212 et 260 g.

La quantité de viande consommée durant cette séquence de 7 jours n’est pas précisée dans la vidéo, qui montre toutefois d’imposantes pièces de viande. Ce régime, tel qu’il est promu dans d’autres posts de réseaux sociaux et sites dédiés, préconise des quantités de viandes variables, certains recommandant de manger jusqu’à satiété, d’autres des quantités largement supérieures à ces valeurs (jusqu’à 1 kg par jour).

Le régime carnivore peut donc apporter quotidiennement plus de protéines que nécessaire. Si un apport excédentaire peut-être éventuellement justifié de manière ponctuelle dans le cadre d’une activité sportive, un excès quotidien de protéines n’est pas sans risques sur le long terme. Il peut notamment provoquer des calculs rénaux, responsables de colites néphrétiques (lire plus bas).

Quant à l’énergie, elle est fournie dans le cadre d’une alimentation équilibrée par les lipides, les glucides et les protéines dans la proportion suivante

  • 9 kcal/g pour les lipides 
  • 4 kcal/g pour les glucides
  • 4 kcal/g pour les protéines

Pour le régime carnivore, ce seront les lipides et les protéines seules. La quantité d’énergie dépend là encore de la quantité ingérée. 

La vidéo affirme que « l’énergie monte en flèche ». Or, l’énergie la plus rapidement disponible pour l’organisme est celle des glucides, qui sont absents du régime carnivore. L’organisme peut utiliser les protéines et les lipides à la place de glucides pour produire de l’énergie (voir plus bas), mais le processus est plus lent[2].

Un essai randomisé a été mené sur 48 hommes en surpoids ou en obésité modérée, soumis à un régime à base de protéines issues soit de viande, soit de soja, sans activité physique pendant l’expérience. La dépense énergétique de l’organisme au repos a été mesurée. Elle a augmenté pour les deux régimes, de 14,2% pour celui à base de viande et de 9,55% pour celui à base végétale. Les protéines animales sont donc plus efficacement converties en énergie, mais la différence n’est que de quelques pourcents[3]. Une autre étude a comparé un régime à base de protéines de porc et un autre à base de soja, avec là encore une différence de quelques pourcents[4]. D’une manière générale, l’énergie ne monte donc pas “en flèche” avec la consommation de viande.

De plus, nous avons mené des recherches sur la base de données PubMed (1) (voir Notes plus bas). Il apparaît qu’aucune étude randomisée (dans laquelle les candidats se voient attribuer l’un ou l’autre protocole par tirage au sort) ne fait état d’une énergie qui augmente très rapidement en seul un jour du fait d’un régime carnivore, comparé à une alimentation classique. 

Affirmation 2 (manque de contexte):

Le deuxième jour, ton corps commencera à réclamer du sucre et des glucides, mais crois-moi, ça en vaut la peine.

Au troisième jour, tu entres en cétose. Ton corps commence à brûler les graisses pour produire de l’énergie au lieu du sucre. Résultat, la perte de poids devient plus facile.

Habituellement, les glucides présents dans une alimentation diversifiée fournissent de l’énergie à l’organisme. Si on les supprime, l’organisme va puiser dans les lipides de sa masse graisseuse pour fabriquer des « corps cétoniques » (d’où le nom de cétose), des molécules qui sont utilisées à la place des glucides pour fournir cette énergie. Le résultat est que l’organisme va puiser dans sa masse graisseuse, ce qui permet de maigrir. 

Ce résultat peut être obtenu par un régime « cétogène » dont il existe plusieurs variantes selon le nombre de calories ingérées. Dans ce régime, les féculents (pomme de terre, riz, pain, pâtes…) et légumineuses (lentilles, haricots blancs, pois chiches…) riches en glucides sont réduits (en général moins de 50 g/jour). Du point de vue des glucides, un régime carnivore est donc une forme extrême du régime cétogène. 

Les deux types de régime diffèrent toutefois sur les quantités de lipides et de protéines. Dans un régime cétogène, les lipides peuvent représenter jusqu’à 90%, la part de protéines est de 6 à 15% au maximum, soit la limite basse de la quantité de protéines d’un régime normal (sachant que les besoins varient selon les individus). Dans un régime “carnivore”, les protéines peuvent représenter jusqu’à 25%. S’il existe de nombreuses recherches sur les régimes cétogènes, il n’y a en revanche que très peu de travaux sur les régimes “carnivores”. 

La vidéo indique qu’on entre en cétose au bout de trois jours. Cet ordre de grandeur est plausible pour un régime cétogène[5].Cependant, dans un régime carnivore, la quantité de protéines absorbées est plus élevée. Or, si on consomme des protéines en excès, le glucose nécessaire à l’organisme est fabriqué à partir de ces protéines, et le taux d’insuline (hormone régule le taux de sucre dans le sang) dans l’organisme augmente. Du fait de ces deux phénomènes, l’organisme a moins besoin de corps cétoniques, et peut même sortir de l’état de cétose[6]. Il n’est donc pas certain que la cétose soit atteinte au bout de trois jours avec un régime carnivore.    

Affirmer que la « perte de poids est plus facile » avec un régime carnivore ne repose pas sur des bases solides. Nous avons mené une recherche sur la base de données PubMed (2) et n’avons pu trouver de travaux sur cette question, notamment de type étude randomisée. 

Affirmation 3 (manque de contexte):

Le quatrième jour, l’inflammation dans ton corps diminue. Tu te sens plus énergique, plus concentré et même les douleurs dans les articulations commencent à disparaître.

L’inflammation est la réaction de notre système immunitaire à une agression (mécanique, chimique, bactérienne, etc.) Elle est normalement locale, temporaire, et permet à l’organisme de se défendre et de se réparer. Cependant, une inflammation chronique peut se maintenir, notamment avec l’âge[7].  

Les douleurs dans les articulations, auxquelles cette vidéo fait allusion, peuvent être causées par un mécanisme inflammatoire, comme dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde.  

De nombreuses études cherchent à déterminer de quelle manière l’inflammation et la nutrition sont liées[8]. Cependant, il n’y a que peu de données sur l’impact d’un régime strictement carnivore sur l’inflammation. 

Une étude de cas a été menée sur une dizaine de patients ayant fait état, sur les réseaux sociaux, d’une nette amélioration des symptômes dans le cas de deux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, la rectocolite hémorragique et la maladie de Crohn[9]. Mais ces progrès ont été constatés au bout de plusieurs mois, et non 4 jours comme le prétend la vidéo. Là encore, si les témoignages sont à prendre en considération, ils sont trop peu nombreux, et une étude de cas offre un trop faible niveau de preuve pour conclure. À noter qu’une étude menée chez l’animal suggère que l’amélioration de ces symptômes inflammatoires pourrait être dûe au fait que le régime carnivore contient peu ou pas de fibres[10]

Concernant la performance cognitive évoquée dans cette affirmation, “plus concentré” semble relever d’une perception subjective, d’autant qu’elle n’est appuyée par aucune mesure quantitative. Nous avons effectué une recherche sur la base de données PubMed à propos de l’effet potentiel d’un régime carnivore sur la concentration, qui n’a donné aucun résultat (3). 

Affirmation 4 (infondée):

Le cinquième jour, ton organisme s’adapte complètement et tire enfin profit des nutriments biodisponibles de la viande. En clair, ton corps utilise vraiment ce que tu manges.

Il est vrai que les nutriments tels que protéines, fer, zinc et certaines vitamines issus de la viande (rouge notamment) sont absorbés plus efficacement que les mêmes nutriments d’origine végétale[11] [12]. Mais cela concerne la comparaison entre les régimes diversifiés et végétariens/vegan. 

Quant au fait qu’un régime exclusivement carné favoriserait l’absorption des nutriments de la viande par rapport à un régime diversifié (viande et légumes), nous n’avons pas trouvé d’étude comparative disponible dans la base de données PubMed (4). La plupart des études se focalisent sur les différences en apport de nutriments entre les régimes avec et sans viande, pas sur la biodisponibilité des nutriments de la viande dans le régime carnivore comparé à un régime diversifié qui comprend lui aussi de la viande. D’une manière générale, les études soulignent que la biodisponibilité des nutriments reste très variable selon la composition de l’alimentation.

Affirmation 5 (manque de contexte):

Le sixième jour, tu ressens tout le potentiel de ton corps et tu regrettes de ne pas avoir commencé plus tôt. 

Le septième jour, ton inflammation a diminué. Ton énergie et ta concentration ont augmenté et ton corps est plus fort. Plus affûté, prêt pour une deuxième semaine et celui à qui tu enverras cette vidéo, te devra un dîner avec un bon steak. »

Qu’en est-il de l’effet d’un régime carnivore sur le moyen et long terme (plusieurs semaines, plusieurs mois) ? Les risques d’une importante consommation de viande, notamment de viande rouge, sont bien documentés, notamment : 

– Le risque de cancer

En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a examiné de nombreuses études sur la consommation de viande rouge et le cancer et l’a classée globalement comme « probablement cancérigène pour l’homme », avec en particulier un risque augmenté de cancer colorectal.

Les études menées montrent une association entre viande rouge et cancer, ce qui signifie que ces maladies ont été davantage observées chez des consommateurs de viande rouge en quantité que chez des consommateurs moyens ou des végétariens, sans toutefois  établir de relation de causalité.  

L’association entre viande rouge non transformée et cancer est faible, mais pas nulle. Concernant la viande transformée (charcuterie notamment), elle est beaucoup plus forte et le CIRC l’a qualifiée de “cancérigène”.

À noter que dans les travaux synthétisés par le CIRC pour aboutir à ces conclusions, la consommation moyenne de viande rouge rapportée est d’environ 50 à 100 g par jour et une consommation est considérée comme importante à partir de 200 g par jour. Dans le cadre d’un régime carnivore, cette quantité est trois à quatre fois plus élevée. 

– Une hausse possible du “mauvais” cholestérol 

Les viandes et les produits animaux consommés dans le cadre d’un régime carnivore contiennent des acides gras dits “saturés” en proportion variable selon la nature de la viande (voir figure 1). 

Consommés en excès, certains d’entre eux sont responsables d’une augmentation du cholestérol LDL, dit « mauvais cholestérol » car il se dépose sur les artères, formant des plaques d’athérome qui favorisent la survenue d’accidents cardiovasculaires (infarctus, AVC)

La recommandation a longtemps été de réduire ces acides gras saturés. Leur rôle apparaît moins clair aujourd’hui, d’autres facteurs entrant en jeu comme la sensibilité individuelle à un régime donné[13].

– Des calculs rénaux

La consommation excessive de protéines issues de la viande rouge peut provoquer la formation de calculs rénaux, des concrétions qui se forment dans les reins, la vessie ou l’uretère et peuvent entraîner des crises douloureuses (colites néphrétiques). Les protéines issues du lait et des laitages semblent cependant avoir un effet protecteur contre ces calculs[14].

– Des carences en vitamines et en fibres

Le tableau ci-dessous récapitule les apports et carences des différents régimes végétaux et carnés : 

Figure 3 – apports nutritionnels comparés des régimes végétaliens, végétariens et carnés.
Source : Neufingerl & Eilander, 2022[15] – colonne du centre : risque de carence ; colonne de droite : apport important – EPA : acide eicosapentaénoïque (Oméga 3), DHA : acide docosahexaénoïque (Oméga 3), ALA : acide α-linolénique (Oméga 3), PUFA : acides gras polyinsaturés.

Un régime quasi exclusivement carné expose à un risque de carence en certains acides gras (dont des Oméga 3 indispensables à l’organisme), ainsi qu’en vitamines B9 (folate), D et E, calcium et magnésium. 

À noter que l’introduction de poissons gras (saumon, maquereau par exemple) peut compenser le déficit en Oméga 3. La prise de compléments alimentaires est également promue par les fabricants pour pallier ces déficiences en acides gras et vitamines. 

Le régime carnivore est également déficitaire en fibres, qu’on trouve dans les végétaux dans le cadre d’un régime équilibré. Les fibres aident au transit intestinal et favorisent la sensation de satiété. La consommation recommandée est d’au moins 25 g par jour pour les adultes. Une étude qui a examiné les travaux disponibles indique que la consommation moyenne de fibres atteint 44 g par jour chez les végétaliens, 28 g par jour chez les végétariens, et 21 g par jour chez les consommateurs de viande (pas exclusivement carnivores), soit une quantité inférieure à l’apport recommandé [15]. La quantité de fibres dans un régime carnivore est donc probablement inférieure à cette dernière valeur et elle est par conséquent insuffisante.

Conclusion :

Il n’existe que très peu de données concernant un régime strictement « carnivore ». Les quelques études disponibles sur l’efficacité de ce régime reposent sur des témoignages positifs recueillis sur les réseaux sociaux de personnes l’ayant adopté. Si ces témoignages sont à prendre en considération, ils ne peuvent suffire pour conclure. Des études plus robustes sur des échantillons sélectionnés et randomisés devront être menées pour cela.

Il est peu probable que la plupart des phénomènes décrits dans cette vidéo se déroulent en à peine sept jours. Les études disponibles concernent des personnes ayant adopté le régime carnivore depuis plusieurs mois.  

Un régime carnivore, du fait de sa teneur élevée en lipides et protéines peut poser des problèmes chez certaines personnes : “mauvais” cholestérol et risque de calcul rénaux notamment. De plus, une alimentation quasi exclusivement à base de viande peut induire une carence en certaines vitamines et en fibres.

La question se pose également de la soutenabilité de ce régime sur plusieurs mois du fait de sa monotonie et de son coût élevé.

Enfin, l’élevage est fortement émetteur de gaz à effet de serre (CO2, méthane) qui contribuent au réchauffement climatique. Dans un rapport paru en 2019, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) indique que « la viande, et en particulier la viande de ruminant (bœuf et agneau), est l’aliment avec le plus d’effet sur l’environnement » et recommande une baisse de la consommation de viande dans le but d’atteindre les objectifs climatiques et environnementaux. 

Pour toutes les raisons qui précèdent, les recommandations nutritionnelles basées sur les connaissances scientifiques consistent en une alimentation équilibrée adaptée aux besoins de chacun.

Notes :

Recherches effectuées dans la base de données PubMed : 

  1. Recherche sur l’ “énergie qui monte en flèche” : “carnivore diet” AND “energy”
  2. Recherche sur régime carnivore et concentration : “carnivore diet” AND (“focus” OR “cognitive performance”)
  3. Recherche sur régime carnivore et perte de poids rapide : « carnivore diet » AND (« weight » OR « weight loss »)
  4. Recherche sur l’absorption des nutriments : “carnivore diet” AND “nutrients” AND “bioavailability”

Références :

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