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La présence d’ADN dans les vaccins COVID-19 à ARNm en quantité inférieure aux limites autorisées est connue des autorités de santé, aucune preuve n’indique que cela pose un problème de santé
À RETENIR:
Les préoccupations concernant les effets potentiels sur la santé de l’ADN résiduel dans les produits biologiques comme les vaccins ne sont ni nouvelles ni inconnues des agences réglementaires. En effet, des recommandations sur les niveaux acceptables d’ADN résiduel avaient déjà été établies par l’Organisation Mondiale de la Santé et la Food and Drug Administration américaine avant la pandémie de COVID-19. Les vaccins contenant de l’ADN, tels que le vaccin contre la varicelle – un vaccin vivant atténué contenant un virus à ADN – ont également été largement utilisés avant la pandémie et ont été démontrés comme étant sûrs.
ÉLÉMENT ANALYSÉ
Verdict :
Affirmation :
DÉTAIL DU VERDICT
Factuellement inexact:
Santé Canada a déclaré qu’elle était consciente de la présence d’ADN résiduel dans les vaccins COVID-19 à ARNm avant qu’ils ne soient autorisés. Un dossier soumis par BioNTech à l’Agence Européenne des Médicaments en 2020 a également montré que les données sur l’ADN résiduel étaient connues du régulateur.
Preuves insuffisantes:
Il n’existe aucune preuve fiable montrant que l’ADN dans les vaccins s’intègre dans notre génome ou augmente le risque de cancer. Il existe plusieurs vaccins contenant de l’ADN antérieur aux vaccins COVID-19, tels que le vaccin contre la varicelle, dont la sécurité a été démontrée.
AFFIRMATION COMPLÈTE
Vérification
Un article publié le 20 octobre 2023 sur le serveur de pré-publications OSF soutient que des fragments d’ADN étaient présents dans certains lots des vaccins COVID-19 de Pfizer et Moderna. Il affirme également que la quantité d’ADN résiduel est corrélée avec le nombre d’événements indésirables graves associés à des lots de vaccins spécifiques, suggérant que ces événements indésirables pourraient être causés par l’ADN résiduel.
En France, Didier Raoult a relayé cette allégation dans des interviews pour France Soir et CNEWS en y affirmant que le vaccin Pfizer-BioNTech contre le COVID-19 “n’[était] pas bien purifié” et contenait des quantités “considérables” d’ADN. Raoult a en outre suggéré que la présence de cet ADN faisait porter un risque de cancer aux personnes vaccinées.
Ces déclarations ne sortent pas de nulle part et font suite à une affirmation antérieure qui s’était répandue en juin 2023 et qui reprenait les principaux résultats d’une première pré-publication, parue en avril 2023. Dans cet article, les auteurs prétendaient démontrer que les vaccins COVID-19 à ARNm de Pfizer contenaient une séquence d’ADN du virus SV40. Le virus SV40 a été trouvé responsable de cancers chez certains animaux comme les hamsters[1,2], laissant ainsi planer le doute quant à l’innocuité des vaccins COVID-19.
Nous avions discuté en détail les résultats de la pré-publication d’avril 2023 dans un article antérieur de Science Feedback. Sur la base des preuves disponibles, nous avions conclu que les affirmations étaient non fondées.
La pré-publication d’avril 2023 a également été citée dans un article de The Epoch Times paru un jour avant la pré-publication d’octobre. Cet article affirme que le régulateur canadien des médicaments, Santé Canada, avait dit que «Pfizer n’a[vait] pas divulgué la présence de la séquence d’ADN du Virus Simien 40 (SV40) ». The Epoch Times a publié à de nombreuses reprises des informations erronées sur le COVID-19 et les vaccins.
Il n’est pas surprenant que des publications sur les réseaux sociaux provenant d’individus et de groupes connus pour être opposés à la vaccination – telles que ce tweet de l’entrepreneur Steve Kirsch, ou cet article de Children’s Health Defense, – se soient saisies de l’article de The Epoch Times pour prétendre que la contamination par l’ADN résiduel avait été cachée par les fabricants de vaccins et pour insinuer que cet ADN était nuisible. Certaines de ces publications étaient marquées du hashtag #PlasmidGate, suggérant que les découvertes de la pré-publication étaient révolutionnaires et scandaleuses.
Dans le but d’aider les lecteurs à estimer si ces affirmations sont étayées, cet article décrit le travail effectué dans la pré-publication d’octobre 2023 et les implications de ses résultats. Elle déterminera s’il y a des raisons de croire que l’ADN résiduel dans les vaccins constitue un problème de santé important, comme l’ont sous-entendu certains posts sur les réseaux sociaux.
Qu’ont fait les auteurs de la pré-publication d’octobre 2023 ?
La pré-publication d’octobre 2023 par Speicher et al. est une continuation de la pré-publication d’avril 2023 de McKernan et al. Elle vise à mesurer le niveau d’ADN dans plusieurs flacons des vaccins COVID-19 de Pfizer et Moderna, appartenant à différents lots utilisés au Canada.
L’ADN résiduel présent dans le vaccin à ARNm contre le COVID-19 est le résultat du processus de fabrication du vaccin. Ce processus comprend la production dans la bactérie Escherichia coli d’une grande quantité du matériel génétique de la protéine spike du SARS-CoV-2. Ceci est accompli en plaçant le matériel génétique de la protéine spike dans un plasmide, une molécule d’ADN circulaire, qui est ensuite répliqué de nombreuses fois par E. coli.
L’ADN est ensuite récolté et découpé de manière à isoler le segment contenant le matériel génétique de la protéine spike afin qu’il puisse être transcrit en ARNm.
Speicher et al. de la pré-publication ont utilisé deux méthodes différentes pour mesurer les niveaux d’ADN : la PCR quantitative — qui est également la référence pour détecter l’infection par le SARS-CoV-2 — et la fluorométrie, qui utilise des marqueurs fluorescents se liant aux acides nucléiques comme l’ADN. Les principales conclusions de la pré-publication portaient sur la mesure de l’ADN de la protéine spike insérée dans un plasmide, ainsi que sur l’ADN marquant l’origine de réplication (ori) du plasmide.
Les auteurs ont également cherché à savoir si les niveaux d’ADN résiduel étaient corrélés avec le nombre d’événements indésirables répertoriés dans le système de signalement des événements indésirables des vaccins aux États-Unis (VAERS).
Les chercheurs ont recueilli les données de VAERS liées aux lots de vaccins qu’ils avaient analysés, en se limitant aux données provenant de l’extérieur des États-Unis. La raison invoquée pour cela étant qu’ils souhaitaient réduire les risques de biais dû à un éventuel sous-signalement ainsi qu’aux possibles différences dans les règles de signalement entre les Etats-Unis et le reste du monde. Cependant, les auteurs ne fournissent aucune raison qui les aurait porté à penser que les données provenant de l’extérieur des États-Unis seraient moins affectées par un sous-signalement.
La pré-publication n’a pas trouvé de niveaux préoccupants d’ADN résiduel dans les vaccins contre le COVID-19
L’un des principaux constats de la pré-publication est que les niveaux d’ADN résiduel détectés par qPCR dans les flacons de vaccin est en réalité bien inférieurs à la limite recommandée de 10 nanogramme d’ADN par dose par l’Organisation mondiale de la santé et la Food and Drug Administration. La pré-publication reconnaît cela, déclarant que « le contenu en ADN résiduel par qPCR dans tous les vaccins était inférieur [aux lignes directrices fixées par la FDA et l’OMS de 10 ng/dose] ». Ce résultat contredit donc avec les affirmations de Raoult.
Il faut noter toutefois que la mesure des niveaux d’ADN par fluorométrie contraste grandement avec les résultats des tests par qPCR. Speicher et al. ont en effet rapporté que cette méthode montrait que la quantité d’ADN dans les vaccins était 188 à 509 fois supérieure aux normes de l’OMS et de la FDA.
Bien que cela semble alarmant, la fluorométrie est en fait moins spécifique que la qPCR, car le marqueur fluorescent utilisé par les auteurs peut également se lier à l’ARN. Cette limitation est importante à prendre en compte, étant donné que les flacons de vaccins contiennent un mélange d’ADN et d’ARN.
Dans cet article, David Gorski, oncologue chirurgical et chercheur en cancer à l’Université de Wayne State, a souligné que les échantillons de vaccin devaient être traités à haute température (95°C) avant la quantification de l’ADN. La chaleur aurait perturbé les nanoparticules lipidiques enrobant l’ARN, libérant ainsi l’ARN dans la solution. « Lorsqu’il y a beaucoup plus d’ARN que d’ADN [double brin], même un test hautement sélectif pourrait être affecté par l’ARN », a-t-il conclu.
Mikael Niku, maître de conférences à l’Université d’Helsinki spécialisé dans les interactions hôte-microbes, a écrit sur X/Twitter à Kevin McKernan, également auteurs de la pré-publication d’Octobre 2023, soulevant le même problème : « Le kit de fluorométrie que vous avez utilisé n’est PAS spécifique pour l’ADN. Le support technique de Biotium dit qu’il est seulement « 10 fois ou plus sélectif » pour l’ADN par rapport à l’ARN et vous devriez l’utiliser pour des préparations d’ADN pur ».
McKernan, a répondu à cette critique en soulignant que Pfizer avait utilisé la fluorométrie pour mesurer les niveaux d’ARN dans leur vaccin.
Niku a rétorqué que « La fluorométrie est tout à fait valide lorsque vous mesurez la concentration de l’acide nucléique MAJEUR de la solution, qui est évidemment l’ARN dans le cas [de Pfizer] ».
En somme, la quantité apparemment massive d’ADN détectée par fluorométrie peut être due au niveau élevé d’ARN libre dans l’échantillon – comme prévu dans un vaccin à ARNm – et non à l’ADN.
Gorski a suggéré que les auteurs auraient pu vérifier si c’était le cas en traitant les échantillons avec l’enzyme RNase, qui dégrade l’ARN, puis en mesurant le niveau d’ADN par fluorométrie par la suite. Mais Speicher et al. n’ont pas rapporté avoir effectué ce contrôle.
La tentative des auteurs de corréler le nombre de rapports d’événements indésirables graves provenant de VAERS avec la quantité d’ADN détectée dans les lots de vaccins testés soulève également certaines questions.
Comme l’a souligné Gorski, le faible nombre de mesures (quatre ou cinq dans la plupart des cas) est trop faible pour établir une corrélation fiable.
De plus, la comparaison entre les mesures d’ADN par fluorimétrie avec le nombre d’événements indésirables suggère qu’une plus grande quantité d’ADN résiduel est corrélée à un plus petit nombre d’événements indésirables graves, à l’opposé, donc, des conclusions obtenues avec les données qPCR. Aucune mention de ce résultat n’a été faite dans les publications sur les réseaux sociaux qui s’appuient sur la pré-publication pour affirmer que l’ADN résiduel serait nocif.
Nous avons contacté par courriel les auteurs de l’étude pour leur poser des questions. Dans sa réponse, David Speicher, un auteur de la pré-publication et chercheur à l’Université de Guelph, n’a pas répondu à nos questions par écrit, proposant plutôt de le faire via une visioconférence. Il a ajouté que les auteurs « prendraient [nos] questions intéressantes en considération pour une clarification dans les futures versions du manuscrit ».
Les agences réglementaires étaient conscientes de la présence d’ADN résiduel dans les vaccins contre le COVID-19 avant la pré-publication, et n’ont pas trouvé de signaux d’alerte
Malgré les affirmations de certains posts sur les réseaux sociaux, les préoccupations concernant les effets potentiels sur la santé de l’ADN dans les vaccins ne sont ni nouvelles, ni inconnues des agences réglementaires, comme le démontrent diverses publications antérieures à la pandémie de COVID-19.
D’après un document publiquement disponible soumis par BioNTech à l’Agence européenne des médicaments (EMA) et daté du 19 février 2021, nous savons qu’une partie du processus de fabrication du vaccin implique le traitement de lots d’ARN avec une enzyme appelée DNase. Cette enzyme digère et fragmente l’ADN. Ainsi, tant BioNTech que l’EMA étaient conscients des impuretés d’ADN dans le vaccin et des mesures prises pour réduire cette impureté.
Il est incorrect de prétendre que les agences réglementaires ignoraient la présence d’ADN résiduel dans les vaccins à ARNm contre le COVID-19, car le même document soumis à l’Agence européenne des médicaments indiquait que l’ADN résiduel faisait partie des impuretés quantifiées par le fabricant (« Les impuretés liées au processus et au produit, y compris l’ADN génomique des cellules hôtes, l’ARN, les protéines, les endotoxines, la charge biologique et les isoformes de plasmides, pour l’ADN plasmidique, sont quantifiées de manière routinière »).
Des courriels publiés par The Epoch Times montrent également que Santé Canada était «consciente pendant l’examen et avant l’autorisation des vaccins à ARNm contre le COVID-19 de la présence d’ADN plasmidique résiduel en tant qu’impureté liée au processus de fabrication».
Cependant, cette partie de la réponse de Santé Canada n’est pas apparue dans l’article de The Epoch Times, ce qui a laissé place à l’affirmation inexacte avancée par Kirsch, Children’s Health Defense et d’autres, selon laquelle les régulateurs ignoraient la présence d’ADN résiduel..
Dans sa réponse à The Epoch Times, Santé Canada a également ajouté que « les données des tests de validation de chaque lot de vaccin COVID-19 mis sur le marché canadien ont été examinées et jugées conformes aux exigences de Santé Canada ».
En résumé, l’affirmation selon laquelle des agences réglementaires comme Santé Canada n’étaient pas au courant de la présence d’ADN résiduel dans les vaccins COVID-19 ou que les fabricants de vaccins n’avaient pas divulgué la présence d’ADN résiduel dans les vaccins est inexacte.
Nous avons contacté Santé Canada et la FDA à ce sujet. En réponse à nos questions sur la présence d’ADN dans les vaccins COVID-19, Santé Canada a déclaré:
« En tant que régulateur, Santé Canada établit des normes de qualité et des exigences que les fabricants doivent suivre, y compris par la fourniture d’informations complètes et détaillées sur le vaccin lui-même et sur le processus de fabrication. Dans la fabrication de tout vaccin, des éléments résiduels faisant partie du processus de fabrication standard peuvent subsister. Il existe des limites et des contrôles stricts pour la présence de ces fragments résiduels afin de garantir qu’ils n’affectent pas la sécurité ou l’efficacité du vaccin.
Le vaccin COVID-19 de Pfizer-BioNTech ne contient pas le virus simien 40 (SV40). La présence de la séquence promotrice/enhancer du SV40 n’est pas la même que la présence du virus entier lui-même.
La séquence promotrice/enhancer du SV40 s’est révélée être un fragment d’ADN résiduel dans le vaccin COVID-19 de Pfizer-BioNTech. Ce fragment est inactif, n’a aucun rôle fonctionnel et a été mesuré de manière constante en dessous de la limite requise par Santé Canada et d’autres régulateurs internationaux. »
Santé Canada a également ajouté que « toute affirmation selon laquelle la présence de la séquence promotrice/enhancer du SV40 est liée à un risque accru de cancer est infondée ». La déclaration complète de Santé Canada est disponible à la fin de notre analyse.
La FDA nous a informés par courriel que nos questions avaient été transmises au Centre d’évaluation et de recherche sur les produits biologiques (CBER), qui réglemente les produits biologiques, y compris les vaccins, et qu’elle fournira dès que possible. Nous mettrons à jour cette analyse si de nouvelles informations deviennent disponibles.
Aucune preuve que l’ADN résiduel dans les vaccins COVID-19 à ARNm pose un risque pour la santé
De nombreuses discussions sur les risques potentiels pour la santé de l’ADN résiduel des vaccins ont porté sur la possibilité que l’ADN puisse s’intégrer dans notre génome et causer des maladies comme le cancer. Cependant, cette crainte n’est pas étayée.
La réponse de Santé Canada à The Epoch Times indiquait que « l’ADN plasmidique utilisé pour la production du vaccin Pfizer est linéarisé, dégradé et réduit en quantité […]. Il n’y a aucune preuve révisée par des pairs que l’ADN linéarisé ou fragmenté est capable de se transloquer dans le noyau des cellules ». Cette partie de la réponse n’était pas incluse dans l’article de The Epoch Times.
Dans un tweet, McKernan a suggéré que même de petits fragments d’ADN provenant d’éléments régulateurs, comme le promoteur du SV40, pourraient encore présenter un risque d’intégration de l’ADN, citant des orientations de la FDA[3]. Cependant, cette suggestion ne prends pas en compte le contexte de cette orientation de la FDA:
« En évaluant le risque potentiel d’intégration du plasmide, il convient de noter que le risque d’introduire des plasmides avec des régions régulatrices fortes dans le génome de l’hôte dépasse largement celui associé aux mutations ponctuelles aléatoires […] Dans ce contexte, des sections d’ADN aussi courtes que 7 pb peuvent affecter les taux d’intégration ou de recombinaison. Des exemples incluent la séquence de signal de recombinaison VDJ et des séquences apparentées, des éléments de type chi et des minisatellites, des séquences ALU, un signal de recombinase présent dans le virus de l’hépatite B et les génomes mammifères, et des sites de reconnaissance de la topoisomérase II. » [accent ajouté]
Plusieurs de ces exemples concernent de très courts éléments régulateurs. Par exemple, les séquences de recombinaison V(D)J mesurent entre sept et neuf paires de bases[4]. Les minisatellites varient entre 10 et 50 paires de bases. Le promoteur du SV40, quant à lui, s’étend sur plus de 300 paires de bases. Il est donc douteux qu’il conserve encore une activité biologique après avoir été décomposé en morceaux plus petits.
De plus, même si l’ADN résiduel parvenait à pénétrer dans nos cellules, il n’existe aucune preuve indiquant que cela conduirait à une intégration. Marc Veldhoen, immunologiste et professeur à l’Université de Lisbonne, a souligné sur X/Twitter le fait qu’il existe déjà un certain nombre de vaccins contenant de l’ADN, tels que les vaccins contre le COVID-19 à vecteur adénovirus, ainsi que le vaccin contre la varicelle (le virus de la varicelle est un virus à ADN). Il n’existe aucune preuve que ces vaccins soient associés à un risque accru de développer un cancer.
Il a ajouté :
« Comme les vaccins à ADN ou ARN, les vaccins utilisant des pathogènes atténués ou tués fonctionnent selon un principe similaire. L’ADN/ARN pénètre dans vos cellules et la protéine du pathogène est produite. Important, les vaccins à ADN/ARN ne peuvent pas s’amplifier ni générer de matériel infectieux. »
Dans tous ces cas, l’ADN parvient à pénétrer dans nos cellules. Cependant, nos cellules disposent de multiples moyens de détecter l’ADN étranger et de le détruire, car notre système immunitaire considère l’ADN étranger comme un signe d’infection[5-7]. Cela conduirait finalement les cellules affectées à mourir par mort cellulaire programmée (apoptose) et à l’élimination de la cellule, des protéines, de l’ADN et de l’ARN restants. « Donc non, même avec des histoires alarmistes sur les enhancers du SV40, l’ADN ou l’ARN ne pénètrent pas dans les noyaux, ils ne s’intègrent certainement pas, la cellule meurt. Elle détecte l’ADN ou l’ARN, et elle meurt. Elle produit une protéine étrangère, et elle meurt. Autrement dit, quoi qu’il arrive, la cellule meurt », a-t-il conclu.
Déclaration de Santé Canada en réponse aux questions de Science Feedback sur la contamination par l’ADN dans les vaccins contre le COVID-19
« Santé Canada a initialement autorisé le vaccin à ARNm contre le COVID-19 de Pfizer-BioNTech en décembre 2020 et a par la suite autorisé des versions actualisées, y compris le vaccin le plus récent ciblant le sous-variant Omicron XBB en septembre 2023. Chaque évaluation comprenait une vérification que le vaccin répondait aux exigences réglementaires strictes du Département en matière de sécurité, d’efficacité et de qualité pour une utilisation au Canada.
En tant que régulateur, Santé Canada établit des normes de qualité et des exigences que les fabricants doivent suivre, y compris la fourniture d’informations complètes et détaillées sur le vaccin lui-même, et sur le processus de fabrication. Dans la fabrication de tout vaccin, des éléments résiduels faisant partie du processus de fabrication standard peuvent subsister. Il existe des limites et des contrôles stricts pour la présence de ces fragments résiduels afin de garantir qu’ils n’affectent pas la sécurité ou l’efficacité du vaccin.
Le vaccin COVID-19 de Pfizer-BioNTech ne contient pas le virus simien 40 (SV40). La présence de la séquence promotrice/enhancer du SV40 n’est pas la même que la présence du virus entier lui-même.
La séquence promotrice/enhancer du SV40 s’est révélée être un fragment d’ADN résiduel dans le vaccin COVID-19 de Pfizer-BioNTech. Ce fragment est inactif, n’a aucun rôle fonctionnel et a été mesuré de manière constante en dessous de la limite requise par Santé Canada et d’autres régulateurs internationaux.
Toute affirmation selon laquelle la présence de la séquence promotrice/enhancer du SV40 est liée à un risque accru de cancer est infondée. Il n’y a également aucune preuve pour soutenir que la présence du SV40 complet dans un vaccin augmente le risque de cancer ou l’accélération du cancer chez les individus.
Santé Canada continue de surveiller les vaccins contre le COVID-19 pour s’assurer qu’ils continuent de répondre aux normes les plus élevées en matière de sécurité, d’efficacité et de qualité et que leurs avantages continuent de l’emporter sur tout risque potentiel. »
Références:
- 1 – Girardi et al. (1962) Development of Tumors in Hamsters Inoculated in the Neonatal Period with Vacuolating Virus, SV40. Experimental Biology and Medicine.
- 2 – Cicala et al. (1993) SV40 induces mesotheliomas in hamsters. American Journal of Pathology.
- 3 – Klinman et al. (2010) FDA Guidance on Prophylactic DNA Vaccines: Analysis and Recommendations. Vaccine.
- 4 – Bassing et al. (2000) Recombination signal sequences restrict chromosomal V(D)J recombination beyond the 12/23 rule. Nature.
- 5 – Briard et al. (2020) DNA Sensing in the Innate Immune Response. Physiology.
- 6 – Paludan and Bowie. (2013) Immune Sensing of DNA. Immunity.
- 7 – Motwani et al. (2019) DNA sensing by the cGAS–STING pathway in health and disease. Nature Reviews Genetics.