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La croissance des coraux durs de la Grande Barrière de corail ces dernières années ne démontre pas l’absence d’effets du changement climatique

Posté le : 13 Août 2024

À RETENIR

Les dernières données de surveillance (jusqu’en 2024) montrent une croissance des coraux durs de la Grande Barrière de corail, atteignant des niveaux records dans les régions Nord et Centre. Cela témoigne de la croissance rapide de jeunes coraux lors d’une phase de récupération, le cycle naturel d’un récif. Le changement climatique affecte ce cycle naturel à une plus grande échelle de temps : la Grande Barrière de corail a subi des perturbations plus importantes et intenses cette dernière décennie par rapport aux années 1980. Alors que le récif a besoin d’au moins 10 à 15 ans pour récupérer, l’augmentation de la fréquence des perturbations menace sa résilience, notamment pour des niveaux de température globale plus élevés. Le CO2 atmosphérique acidifie les océans, ce qui affecte aussi l’intégrité et la croissance du corail.

ÉLÉMENT ANALYSÉ

Trompeur

La croissance du récif sur la grande barrière de corail montre qu’il ne meurt pas à cause du réchauffement climatique

Source : Twitter/X, Silvano Trotta, 30 Juin 2024

DÉTAIL DU VERDICT

Échoue à saisir la signification de l’information:

Les niveaux de croissance observés des coraux durs ne signifient pas que le changement climatique n’impacte pas la Grande Barrière de corail. Ses effets sont observés à des échelles de temps plus longues.

Déforme une réalité complexe:

De nombreuses menaces influencent le cycle de vie d’un récif corallien : le climat, mais aussi les activités humaines. Les autorités interviennent auprès d’un prédateur du corail pour en limiter les conséquences néfastes, ce qui explique en partie son évolution récente.

affirmation complète

“La Grande barrière de corail devait mourir à cause du réchauffement climatique…. Pas de chance, depuis 3 années cette barrière atteint des records de croissance.”

Vérification

Durant l’été 2024, une affirmation concernant la Grande Barrière de corail (Australie) circule sur les réseaux sociaux. Par exemple, Silvano Trotta, un propagateur de désinformation comme nous le montrions déjà en janvier 2024, affirme sur X : “La Grande Barrière de corail devait mourir à cause du réchauffement climatique… Pas de chance, depuis 3 années cette barrière atteint des records de croissance.” Début août, ce post avait été vu 62 500 fois et partagé 2 400 fois. L’auteur cite un article du blog de Joanne Nova, pointant que “les coraux sont plus abondants que nous ne l’avons jamais vu” en citant des données de “couverture corallienne normalisée” compilées par Peter Ridd. Comme le raconte The Guardian, Peter Ridd était un chercheur en géophysique à l’Université James Cook. En 2018, l’université l’a licencié pour faute grave en raison de ses propos concernant les travaux scientifiques menés sur la Grande Barrière de corail. Le recours judiciaire déposé auprès de la Haute Cour d’Australie s’est soldé par un échec pour Peter Ridd. Si l’autorité judiciaire a reconnu qu’une partie des motifs de licenciements étaient injustifiés, elle motive son rejet par le fait que le licenciement “s’appuie sur des expressions d’opinion sans rapport avec l’expertise académique du Dr Ridd, [ainsi que le manque de respect] à plusieurs reprises de ses obligations de confidentialité [ndlr : au sujet de mesures disciplinaires préalables à son licenciement].

En 2021, des affirmations similaires circulaient déjà sur les réseaux sociaux et dans la presse et Science Feedback avait consacré un article au sujet. Nous venons également de publier une revue des connaissances sur les retombées du changement climatique sur les coraux à travers le monde.

L’affirmation relayée ces dernières semaines est trompeuse. Il est avéré que la couverture des coraux durs – un indicateur de santé des coraux – augmente depuis plusieurs années et dépasse les niveaux historiques pour les parties Nord et Centre de la Grande Barrière de corail. Ce phénomène naturel est connu, il est en revanche trompeur d’en déduire que le changement climatique n’influence pas la santé de la Grande Barrière de corail comme nous vous l’expliquons ci-après.

CROISSANCE DES CORAUX DURS CES DERNIÈRES ANNÉES

L’état de la Grande Barrière de corail est mesuré depuis plus de 35 ans par l’Institut australien des sciences marines (IASM) dans le cadre du programme de surveillance long-terme. De nombreux indicateurs sont suivis : blanchiment, maladies coralliennes, biodiversité des poissons, coraux juvéniles, etc. Le plus couramment utilisé par la communauté scientifique est le pourcentage de coraux durs (percent hard coral en anglais), qui représente la proportion de fonds marins recouverts par du corail dur vivant. Ces coraux durs sont les principaux constructeurs du récif, ils produisent un squelette rigide composé de carbonate de calcium. 

Dans son dernier rapport, l’IASM présente l’évolution de cet indicateur pour la période 1985-2024. En 2024, la couverture en coraux durs a globalement augmenté sur la Grande Barrière de corail. Régionalement, ils demeurent similaires aux niveaux des années 2022 et 2023. On observe une tendance générale à la hausse depuis les années 2010 voire fin 2010, avec des niveaux records ces dernières années pour les régions Nord et Centre. 

Figure 1 – Le pourcentage de couverture de coraux durs vivants est mesuré depuis 1985. Une valeur de 30 à 50% est considérée comme élevée, signe d’une bonne santé de la barrière. Il est présenté pour trois zones : Nord, Centre et Sud de la Grande Barrière de corail. Source : Institut australien des sciences marines.

L’article de blog de Joanne Nova présente les données compilées par Peter Ridd. D’après le blog, ce dernier utilise également les données de l’IAMS. Si Silvano Trotta présente ces résultats en se référant à “des records de croissance”, les données de l’IAMS ne font pourtant pas référence à la “croissance” du récif mais à sa couverture en coraux durs. De plus, Peter Ridd réalise une moyenne à l’échelle de toute la Grande Barrière. L’équipe scientifique du programme de surveillance de l’IAMS commente : 

La plupart des perturbations qui déterminent la dynamique de la couverture corallienne ont tendance à se produire à des échelles plus petites que la totalité de la barrière, comme par exemple lors du cyclone Hamish en 2009 […]. Une moyenne à l’échelle du récif ne rend pas suffisamment compte de la variation et de la nature dynamique inhérentes à l’ensemble du système. Cependant, en essayant de rendre compte à des échelles spatiales plus petites, on risque de noyer les tendances générales […]. Le découpage en trois régions permet de trouver un équilibre entre la présentation d’une image globale et le risque de se perdre dans les complexités au niveau des récifs individuels.

UNE CROISSANCE TÉMOIN DE LA RÉCUPÉRATION DE LA GRANDE BARRIÈRE DE CORAIL

La croissance observée ces dernières années témoigne d’une récupération du récif. Les récifs sont constitués de coraux – des animaux vivants – et de nombreux organismes comme des algues, des poissons, etc. Ils sont affectés – voire tués – par le passage des cyclones ou lors de pics de chaleur qui provoquent un blanchiment, signe du dépérissement du corail. Mais leur cycle de vie est aussi marqué par des périodes de récupération. “Les récentes augmentations de la couverture de coraux durs dans les régions Nord et Centre s’expliquent par l’absence de perturbation intense ces dernières années, limitant la mortalité des coraux, explique l’équipe scientifique de l’IAMS. Cela montre que le récif est toujours en mesure de récupérer : une cohorte de jeunes coraux sont entrés dans une phase de croissance très rapide (exponentielle), qui commence 2 à 5 ans après leur arrivée sur le récif. Cela conduit à l’augmentation rapide de la couverture observée ces dernières années.

Autre facteur favorable à la résilience de la Grande Barrière de corail : les mesures des autorités. Le parc marin mène un programme de contrôle des populations d’étoiles de mer à couronne d’épines, des invertébrés qui se nourrissent du corail adulte. Lors de la dernière attaque d’étoiles de mer (depuis 2011), des mesures d’éradication ont été mises en place dans certains secteurs. Il est observé une augmentation de la couverture corallienne (+44%), alors qu’une diminution (-37%) était observée lors de la précédente attaque non contrôlée (ayant eu lieu des années 90 à 2000, selon les secteurs concernés)[1].

Figure 2 – Lors de la 4ème attaque d’étoiles de mer (4th outbreak), les autorités ont mené différentes actions d’éradication. Le nombre d’organismes (points blancs ‘COTS‘) a été contenu : cela a permis de limiter les retombées sur les coraux (points noirs ‘Coral Cover’). Source : Mattheus et al., 2024[1]

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AFFECTE LES CYCLES NATURELS

La résilience observée ces dernières années est donc intrinsèque au fonctionnement d’un récif : un cycle marqué par des phases d’endommagement et de récupération d’une durée de plusieurs années. Il est trompeur d’en déduire que le changement climatique n’influence pas ce cycle. “Il faut au moins 10 à 15 ans pour qu’une communauté corallienne récupère l’ensemble de ses espèces : les pionnières à croissance rapide mais aussi les plus robustes à croissance plus lente”, commente l’équipe scientifique de l’IAMS. “Or le changement climatique rend de plus en plus improbable la possibilité de disposer de périodes de récupération aussi longues car il augmente la fréquence et la sévérité des perturbations.” Ces modifications sont observées à des échelles de temps différentes, sur plusieurs décennies. La phase de récupération observée aujourd’hui a débuté il y a moins de 10 ans et il est trompeur de se focaliser sur cette échelle temporelle pour en déduire les effets du changement climatique.

Figure 3 – Effets du changement climatique sur les océans et les écosystèmes des récifs coralliens. L’augmentation des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine (en haut de la figure) entraîne des changements climatiques qui ont un impact sur les océans de la Terre (au milieu de la figure) et une incidence négative sur les récifs coralliens (en bas de la figure). Source: NOAA

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC)[2] explique que “le blanchiment massif des coraux, déclenché par des anomalies positives de température (degré de confiance élevé), est l’impact le plus répandu et visible du changement climatique.” La Grande Barrière de corail subit déjà des perturbations plus fréquentes et plus importantes qu’auparavant, comme l’écrit l’équipe de l’IAMS dans un article scientifique[3] : “Le nombre de récifs touchés par des perturbations […] est passé de 6% dans les années 1980 à 44% dans les années 2010, tout comme la fréquence du blanchiment massif des coraux qui a augmenté de 19% à 28% par an et des cyclones (3% à 5% par an), ce qui laisse moins de temps pour se rétablir.” En 2024, un important blanchiment a touché de nombreux récifs dans le monde, dont la Grande Barrière de corail. “Les conséquences ne sont pas encore totalement connues, mais les données de température montrent qu’il s’agit de l’un des épisodes les plus étendus et graves jamais enregistrés, pointe l’équipe scientifique de l’IAMS. Nos équipes vont effectuer de nouvelles mesures en septembre.”

À l’avenir, le GIEC[4] explique que “les récifs coralliens risquent de connaître un déclin généralisé, une perte d’intégrité structurelle et une transition vers une érosion nette d’ici le milieu du siècle en raison de l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des vagues de chaleur marine […] En réponse aux vagues de chaleur, le blanchiment de la Grande Barrière de corail devrait se produire chaque année si le réchauffement dépasse 2,0°C, entraînant un déclin généralisé et une perte d’intégrité structurelle.”

Contrairement à ce qu’affirme Silvano Trotta, la hausse du CO2 ne nourrit pas simplement le corail et les effets sont complexes. Des études scientifiques montrent que les océans s’acidifient en raison des émissions anthropiques de dioxyde de carbone (CO2)[5]. Ce phénomène est dû au fait que le CO2 n’est pas seulement stocké dans l’atmosphère terrestre, mais qu’il est également absorbé par les océans où il réagit avec l’eau pour produire des ions hydrogène. Ces ions augmentent l’acidité des océans et se lient à une autre molécule (le carbonate), ce qui réduit la quantité de carbonate dont disposent les coraux pour construire leur squelette. La hausse du CO2 diminue les taux de croissance des coraux et affecte leur intégrité, comme cela a été démontré en Méditerranée [6], dans l’Océan Indien [7] ou dans l’Océan Pacifique [8].

L’IASM conclut :

Bien que les récifs soient résistants, on ne sait pas encore si leur taux d’adaptation est suffisamment rapide pour suivre l’évolution des conditions. La résilience dont le récif a fait preuve ces dernières années s’est produite à un moment où le réchauffement moyen de la planète était de 1,1°C. Cette résilience sera encore plus mise à l’épreuve lorsque le réchauffement de la planète atteindra +1,5°C, […] et il est presque certain qu’elle échouera bien avant l’augmentation de température prévue à +2,7°C d’ici 2100. […] Nous savons que le changement climatique est la plus grande menace à l’avenir pour la Grande Barrière de corail.

CONCLUSION

Silvano Trotta, en citant le blog de Joanne Nova, souligne les récents niveaux élevés de croissance de la Grande Barrière de corail. Joanne Nova pointe en parallèle les niveaux records d’émissions de CO2 liés aux activités humaines. L’ensemble de l’argumentaire implique une absence d’impact du changement climatique sur la Grande Barrière de corail. 

Bien que la couverture de coraux durs atteigne effectivement des niveaux importants ces dernières années, l’argumentaire est trompeur. Suite à d’importants épisodes de blanchiment (2016 et 2017), le récif vit une période de répit et est entré dans une phase de récupération. Au cours de ce cycle naturel, les jeunes coraux durs grandissent très vite et ces phases sont brusquement stoppées lors de perturbations comme une vague de chaleur ou un cyclone. Or le changement climatique affecte ce cycle, à une échelle de temps plus importante. Au cours des 40 dernières années, la fréquence et l’importance d’épisodes de blanchiment et des cyclones ont augmenté sur la Grande Barrière de corail. Ces perturbations affectent la capacité de récupération du récif, et il est avéré que plus les températures globales augmentent, plus la résilience de la Grande Barrière de corail est affectée.

Feedback des scientifiques

Réponses de l’équipe scientifique du programme de surveillance long-terme de l’IAMS:

SF: Is it relevant to look at the evolution of the whole barrier as indicated in this article? Why is it reported according to 3 major regions in the annual reports?

IAMS: A GBR-wide average of coral cover was reported by AIMS in the past. However, it was decided it is too broad a spatial scope to summarise the condition of a reef system the size of a small country (e.g. Italy). Such summaries smooth over the nuances and variability of condition and status of regions within the GBR.

Importantly, most disturbances which drive coral cover dynamics tend to occur at scales smaller than the entire GBR. For example, Cyclone Hamish in 2009 caused a large decline in coral cover in the southern region but left the northern and central regions intact; a GBR-wide average would have falsely indicated this decline occurring everywhere, and diminished the magnitude of this decline. A reef-wide average does not capture enough of the variation and dynamic nature inherent within the whole system of the Great Barrier Reef, which is made up of more than 3,000 individual reefs. However, the opposite is also true. Trying to report at smaller spatial scales risks burying over-arching trends in excessive detail, and messages getting lost in the complexity of what is happening at individual reefs.

The three-region summary strikes a balance between presenting a single picture (GBR level) and getting toocaught up in the complexities at individual reef or sector level.

SF: The annual graphs in your annual report clearly show the impact of bleaching episodes. But there have also been record highs in recent years in the northern and central part of the GBR. Why ?

IAMS: There are a number of reasons for the recent increases in hard coral cover in the Central and Northern regions. Generally speaking, it is because there has been a period free of intense disturbances causing corals to die. This is a sign that the reef can still recover in such periods. While the 2020 and 2022 mass bleaching events were extensive, the levels of heat stress didn’t reach the intensity of the 2016 and 2017 events, and as a result, we saw less mortality. It also results from a cohort of young corals all beginning to enter the phase of their lives in which they begin to grow very quickly (exponential growth), generally between 2-5 years after they first arrive on a reef. Such a phase has occurred across much of the Northern and Central GBR in recent times and has led to the rapid increases to high coral cover reported in the last couple of years. This rapid growth period across such a large expanse of the Reef is unusual because there is usually some sort of disturbance occurring at a more localised scale somewhere where declines in hard coral cover offset any growth in other areas.

SF: What impact has climate change had on the Great Barrier Reef?

IAMS: Climate change is the greatest threat to the long-term future of coral reefs, including the Great Barrier Reef. Warming ocean temperatures and ocean acidification increase the vulnerability of corals (the reef builders) to coral bleaching and diseases and can reduce their ability to reproduce. Gains in coral cover, while encouraging, can be lost in a short amount of time. Unfortunately, damaging climatic events have become more frequent and the changes in the magnitude of coral cover on the Great Barrier Reef have become erratic. The last 15 years of monitoring shows the Reef ecosystem has been on a rollercoaster ride, experiencing big changes in coral decline and recovery. This underscores the Reef’s ability to recover while also highlighting the ongoing threats it faces. The two successive mass bleaching events in 2016 and 2017 caused the greatest coral mortality recorded in two events in the Reef’s history. The lower-level stress period between 2018 and 2023 has seen many table and branching corals proliferating and covering the Reef, which is an encouraging sign of resilience at current levels of global temperature increase and is driving some of the coral cover increases we’ve seen. With more time these early colonisers could pave the way for a more diverse coral assemblage. But as disturbance events increase in their frequency and severity under a warming climate, they are unlikely to get that time. It takes at least 10-15 years for a coral community to recover a full complement of species, including fast-growing pioneers and slower-growing, most robust reef builders. In fact, some of the massive (boulder-shaped) coral out there today are hundreds of years old. Evidence shows that climate change is driving a system where it is increasingly unlikely for such a lengthy recovery time period to be available. the full impacts of the 2024 mass bleaching event are not yet fully understood, but temperature data show that it was one of the most extensive and serious bleaching events ever recorded. Almost half of the 3000+ reefs that make up the Great Barrier Reef Marine Park experienced more heat stress in the event than ever recorded.

Our long-term monitoring surveys were done before and during the bleaching event of 2024 and have not yet captured the full impact. Corals that were bleached during the surveys were not dead yet and were therefore counted as live coral cover. Some corals also remain bleached for months, and so it will be a while before we know whether they survive or die.

Our teams will be back on the Reef in September to capture impacts on coral cover from the mass bleaching event and the two cyclones which passed over the Reef in December and January. A full assessment will be complete by mid-2025.

SF: Is this recovery trend (which exceeds previous levels) for the hard coral cover a good sign? Will it make the Great Barrier Reef more resilient to the future effects of climate change?

IAMS: Understanding the recovery of corals on the Great Barrier Reef is a question our scientists have recently been asking themselves. Two recent papers tell a story of an increasingly destabilised system where coral cover has been at both its lowest levels and its highest in just the last 15 years. Coral cover has always been dynamic, rising and falling depending on environmental forces, but in the last 15 years the magnitude of the changes has been unprecedented. This is both encouraging – showing the Reef’s ability to recover, but it also shows how vulnerable it is to disturbance events.

While reefs are resilient, it is not yet clear if their rate of adaptation is fast enough to keep up with changing conditions. The resilience demonstrated by the Reef in recent years has been at a time of global average warming of about 1.1°C. This resilience will be further tested as the world warms to +1.5°C, forecast by the IPCC to happen in the 2030s, and will almost certainly fail well before the forecast temperature increase of about +2.7°C by 2100.

AIMS is currently developing knowledge and tools to support coral reef resilience in the face of climate change, but this cannot happen in isolation. Coral reefs also need global emissions reduction and best practice management of local issues like crown-of-thorns starfish.

SF: What are the projections for the future health of the Great Barrier Reef as a result of climate change?

IAMS: Our focus in the Long-Term Monitoring Program at AIMS is to monitor the status and trends of coral reefs, and provide data to the general public, and other scientists and Reef managers about the condition of the Great Barrier Reef. Predictions about the future are difficult because what the Reef is experiencing now is unprecedented in our 38 years of monitoring. It’s a dynamic and complex system and its response to disturbance events is variable and something that we are learning about all the time.

We do know that climate change is its greatest threat because it drives mass bleaching events. Its consequences, especially more frequent and severe marine heatwaves, lead to shortened windows of recovery, and recent gains, while encouraging, can be lost in short periods of time. The resilience of the Reef will be more severely tested at +1.5C than at +1.1C – which is the current level of warming. The impact we have seen in recent years and the rollercoaster of coral cover is happening at only 1.1C of warming globally. The balance between good years and bad will inevitably head in the wrong direction unless we see stronger and more urgent global action to reduce greenhouse gas emissions and limit further warming as much as possible.

RÉFÉRENCES :

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