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La pollution de l’air est bien liée à un excès de mortalité, le chiffre de « 48000 morts évitables » est une estimation haute

Posté le : 15 Juil 2025

à RETENIR

  • De nombreuses études montrent une association entre l’exposition à la pollution de l’air et le risque de mortalité précoce. 
  • Le chiffre de 48000 morts évitables est tiré d’une étude de Santé Publique France publiée en 2016 et scientifiquement validée. 
  • Il concerne seulement les particules fines (PM 2.5) émises par diverses sources dont le chauffage, l’industrie et les transports (qui émettent d’autres polluants).
  • Ce chiffre de 48000 morts est celui d’un scénario où il n’y aurait aucune pollution humaine (toutes sources confondues). Il n’est pas le plus pertinent pour estimer le nombre de décès précoces qui seraient évités par des dispositifs comme les zones à faible émission (ZFE). D’autres scénarios plus réalistes sont toutefois présentés par Santé Publique France, qui peuvent aider à la mise en œuvre des politiques publiques. 

CONTENU analysé

Trompeur

Il n’y a pas de lien entre mortalité et pollution de l'air. Les communes urbaines, qui sont les plus polluées, sont aussi celles où l’on meurt le moins. La relation entre la concentration en particules et le risque de mortalité est “sortie d’un chapeau”.

Source : Le Figaro Magazine, Rémy Prud'homme, 25 Juin 2025

détail DU Verdict

Trompeur :

L’étude de Santé Publique France publiée en 2016 sur la mortalité liée aux particules fines n’est pas une « manipulation statistique ». Elle propose plusieurs scénarios dont un permettrait d’éviter 48000 morts s’il n’y avait pas de pollution humaine. Les autres scénarios peuvent servir de base à l’évaluation de politiques publiques comme les ZFE (Zones à faible émission).

AFFIRMATION COMPLÈTE

Il y a une absence de lien entre mortalité et pollution de l'air, dans l’étude de Santé Publique France dont les résultats montreraient qu’on ne meurt pas plus à âge équivalent en île-de-France que dans le Massif central. L’étude utilise un logarithme sorti d’un chapeau.

AFFIRMATION COMPLÈTE

  • Il y a une absence de lien entre mortalité et pollution de l’air, dans l’étude de Santé Publique France dont les résultats montreraient qu’on ne meurt pas plus à âge équivalent en île-de-France que dans le Massif central (Jean Orselli, propos rapportés indirectement) ; “ Les communes urbaines, qui sont les plus polluées, sont aussi celles où l’on meurt le moins ». (Rémy Prud’homme)
  • L’étude utilise un logarithme « sorti d’un chapeau ». « Les résultats obtenus (les teneurs en polluant élevées entraînent des mortalités élevées) sont en contradiction complète avec les données agrégées fournies par le rapport lui-même » (Rémy Prud’homme)

Vérification

Le 28 mai 2025, l’Assemblée nationale a voté l’abrogation du dispositif des ZFE (zones à faible émission), initié en 2019, qui visait à interdire l’accès à certaines grandes agglomération à des véhicules très polluants, afin d’atténuer l’impact de la pollution de l’air sur la santé.

Suite à ce vote, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher faisait part de son mécontentement sur France Inter le 1er juin  : 

“… à aucun moment [n’a été abordé] le sujet qui est au cœur de ce dispositif, qui est la question de la qualité de l’air. Protéger les Français contre des décès précoces : 48000” 

Ce chiffre de 48000 morts est issu d’une étude publiée par Santé Publique France en 2016, qui s’intitule “Impacts de l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale et analyse des gains en santé de plusieurs scénarios de réduction de la pollution atmosphérique”. Les résultats de cette étude ont également fait l’objet d’une publication dans une revue scientifique à comité de lecture [1].

Un article paru dans Le Figaro Magazine le 25 juin intitulé “48.000 morts prématurés par an ? Les défenseurs des ZFE pris en flagrant délit de manipulation statistique” met pourtant en cause le lien entre mortalité prématurée et pollution, la validité de ce chiffre ainsi que de l’étude de Santé Publique France. 

De fait, le chiffre de 48 000 morts issu de cette étude de 2016 fait régulièrement l’objet soit d’une mise en avant pour justifier une action envers la pollution de l’air comme la mise en place des ZFE, soit de critiques selon lesquelles ce chiffre serait infondé. 

Nous allons examiner cette étude, la manière dont ce chiffre a été calculé, les allégations du Figaro Magazine ainsi que les autres chiffres qu’il faut prendre en compte. 

LA pollution impacte la mortalité à l’échelle mondiale

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 99% de la population mondiale est exposée à la pollution de l’air intérieur et extérieur, responsable du décès de près de 6,7 millions de personnes dans le monde (chiffres 2019). Ce chiffre est issu d’une très importante étude appelée “Fardeau global des maladies” (Global burden of diseases), qui a examiné, sur la période 1990-2019, 87 facteurs de risque très divers liés à la santé dans plus de 200 pays. Pour la pollution de l’air, l’étude se base sur de nombreuses revues systématiques (synthèse de travaux scientifiques en tenant compte de leurs biais) sur les risques associés notamment à l’exposition aux polluants, ainsi que sur des mesures (observation par satellite, relevés de terrain, modèles de transport des polluants, données d’occupation des sols). L’étude évalue ainsi le nombre de décès pour l’année 2019 à 2,92 millions pour les femmes et 3,75 millions pour les hommes du fait de cette pollution[2].

Les particules fines PM 2.5 sont impliquées dans de nombreuses pathologies

L’étude de Santé Publique France, parue en 2016, vise à évaluer, à l’échelle du territoire métropolitain, les effets sur la santé de l’exposition chronique à des polluants atmosphériques bien spécifiques : les particules fines dites PM 2.5 (dont le diamètre est inférieur à 2,5 microns – millionième de mètre).


Les principales sources de PM 2.5 sont le chauffage, notamment au bois et la combustion de végétaux), les industries du bois et de la métallurgie, les transports (combustion de l’essence et du diesel, poussières issues du freinage et des pneus). 


Figure 1 – Émissions de polluants selon les secteurs en France. Source : ADEME

À noter que s’ils ne sont pas les premiers émetteurs de PM 2.5, les transports émettent d’autres polluants impactant la santé dont les oxydes d’azote. 

Pour appuyer ses propos, l’article du Figaro Magazine cite indirectement Jean Orselli, ancien chef du service des études du ministère de l’Équipement, des Transports et du Logement, pour qui les morts prématurées liées à la pollution de l’air seraient un “mythe”, il y aurait une « absence de lien entre mortalité et pollution de l’air », dans l’étude de Santé Publique France. 

L’article cite également un article de Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, paru dans Le Point le 2 mai 2025. Il est écrit à son propos : 

“Il rappelle notamment qu’en 2018, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a estimé à 1 384 le nombre de cancers dus à la pollution atmosphérique, toutes sources confondues : habitations, usines et véhicules. Certes, les 48 000 décès attribués par Santé publique France aux particules fines ne sont pas tous provoqués par des cancers, mais alors comment meurent les 46 616 victimes présumées de la pollution de l’air ?”

L’impact des particules PM 2.5 sur la santé a fait l’objet de nombreuses études. Lors de pics de pollution, elles peuvent déclencher bronchites, bronchiolites, pneumonies ou otites, notamment chez les personnes les plus fragiles (nourrissons et jeunes enfants, personnes âgées). À plus long terme, une exposition régulière aux PM 2.5 est notamment associée à une augmentation des infarctus du myocarde[3] et des accidents vasculaires cérébraux (AVC)[4], ainsi qu’au cancer du poumon[5]

Une revue systématique (synthèse des résultats de plusieurs études scientifiques en tenant compte de leurs biais) portant sur plus de 7 millions de personnes au total a révélé qu’une exposition accrue sur le long terme aux PM 2.5 augmentait la mortalité toutes causes confondues de 8 %, les maladies cardiovasculaires de 9 % et la mortalité cardiovasculaire de 12 %[6].

Une autre étude a analysé et synthétisé les résultats de 11 études européennes représentant un effectif total de plus de 99 000 personnes. Il apparaît qu’une augmentation de 5 μg/m3 (μg = microgramme ou millionième de gramme) de l’exposition annuelle aux PM 2.5 a été associée à une augmentation de 19 % du risque d’accident vasculaire cérébral[7]. Conclusion des auteurs : 

« Nous avons trouvé des preuves suggérant une association entre les particules fines et l’incidence des accidents vasculaires cérébraux en Europe, même à des concentrations inférieures à celles fixées par la valeur limite actuelle de la qualité de l’air. »

Cette valeur est fixée par une directive européenne à 25 μg/m3.. En France, l’OMS estime l’exposition moyenne aux particules fines à environ 10 μg/m3.  

Contrairement à ce qui est affirmé dans l’article du Figaro Magazine, il y a donc bien une association établie scientifiquement entre la pollution de l’air et la mortalité. Cette association est présente dans l’étude Santé Publique France, qui se base sur des études de cohortes (suivi d’un grand nombre de personnes sur des facteurs de risque liés à la santé, sur un temps long) comme l’étude Escape. (European Study of Cohorts for Air Pollution Effects).

Cette étude multicentrique (combinant des résultats collectés dans plusieurs lieux différents, ce qui rend l’étude plus robuste et évite les biais) a porté sur plus de 360 000 personnes. Elle révèle une association « statistiquement significative » dans la plupart de ces études, selon les auteurs, entre l’exposition prolongée aux PM 2.5 et la mortalité naturelle (toutes causes), avec une augmentation du risque de mortalité précoce de 7% à chaque augmentation de 5 μg/m3 de PM 2.5[8].

Quant à l’affirmation qu’« on ne meurt pas plus à âge équivalent en île-de-France que dans le Massif central » ou que « les communes urbaines, qui sont les plus polluées, sont aussi celles où l’on meurt le moins », elle est trompeuse. 

Si les chiffres de mortalité sont en effet plus élevés en zone rurale qu’urbaine pour 100 000 habitants, c’est parce que d’autres paramètres de nature socio-économiques entrent en jeu (statut socioprofessionnel, marital, consommation d’alcool, de tabac, activité physique, etc.). Ces paramètres sont pris en compte dans les études de ce type, dont celles sur lesquelles se base Santé Publique France, qui concluent toutes à une association entre risque accru de mortalité et exposition à la pollution de l’air. 

Le chiffre de 48 000 décès est un scénario “sans pollution anthropique”

L’étude de Santé Publique France parue en 2016 est une évaluation quantitative d’impact sanitaire (EQIS)  dont le principe est résumé sur la figure ci-dessous :


Figure 2 – Principe d’une évaluation quantitative d’impact sanitaire (EQUIS) – Source : Santé Publique France

Pour calculer cette estimation  de 48 000 décès “évitables”, c’est-à-dire prématurés, Santé Publique France se base sur une comparaison avec un scénario “sans pollution anthropique”. Il évalue le nombre de décès évités chaque année si toutes les communes françaises atteignaient les niveaux de PM 2.5 observés dans les communes françaises les moins polluées, soit 4,9 μg/m3. Ce chiffre correspond à la valeur maximale rencontrée dans les 5% des communes rurales les moins polluées de France, qui se trouvent en zone montagneuse.

S’il fournit ainsi un ordre de grandeur de l’impact de l’activité humaine, il n’est sans doute pas le plus approprié pour mesurer l’impact réel des ZFE, puisque celles-ci permettent de réduire la pollution issue des véhicules, mais pas des autres sources.

Dans un rapport publié en mai 2024, Airparif indique ainsi que pour la métropole parisienne, “sur la baisse de -32 % d’émissions de particules fines (PM2,5) dues au trafic routier estimée entre 2017 et 2023, 3 points seraient attribuables à la ZFE-m [ZFE “mobilités”] (…) Le reste des baisses d’émissions du trafic routier sont dues au renouvellement naturel du parc de véhicules, ainsi qu’à une baisse des distances parcourues en véhicules, encouragée par d’autres politiques publiques”.

Santé Publique France propose toutefois pour les particules fines d’autres scénarios résumés dans le tableau ci-après :


Figure 3 – Nombre total de décès évitables chaque année et gain en espérance de vie moyenne à 30 ans sous les différents scénarios. Source : Santé Publique France, étude 2016.

Le deuxième scénario, que SPF juge d’ailleurs “plus réaliste”, compare chaque commune française avec une commune équivalente sur le territoire parmi les moins polluées, aboutit à un nombre d’environ 35 000 décès évitables par an. 

Le troisième scénario prend pour base une valeur-guide de la concentration en particules établie par l’OMS égale à 10 μg/m3, qui permettrait d’éviter environ 18 000 décès par an. 

Les deux derniers scénarios, basés sur les conclusions de la consultation nationale dite “Grenelle de l’environnement” (2007) et sur une valeur cible pour 2020 issue d’une directive européenne, affichent un nombre de décès évitables beaucoup plus faible du fait de valeurs-guides beaucoup plus élevées (15 μg/m3 et 25 μg/m3 respectivement), qui sont aujourd’hui très éloignées des recommandations actuelles de l’OMS.

À noter que pour calculer ces chiffres de mortalité, SPF se base sur un risque relatif : il donne le pourcentage de risque de mortalité supplémentaire pour une hausse de 10 μg/m3 de PM 2.5. 

Ce risque relatif est calculé à partir d’études de cohorte (suivi des impacts de la pollution sur un grand nombre de personnes et sur une longue durée) sur la population française. Le risque relatif de Santé Publique France est de 1,15 soit 15% de mortalité supplémentaire. C’est un chiffre élevé, notamment comparé à celui d’autres études réalisées aux États-Unis, mais adapté à un contexte européen (lire le Feedback de l’épidémiologiste Meltem Kutlar Joss ci-dessous).

Une relation logarithmique pertinente

Les propos de Rémy Prud’homme, économiste et professeur émérite à l’Université Paris XII, membre d’un groupe nommé ”’Association des climato-réalistes”, qui diffuse notamment de la désinformation sur l’origine anthropique du changement climatique, sont également cités par Le Figaro Magazine qui écrit:   

“pour lier le taux de mortalité à la teneur de l’atmosphère en particules et en dioxydes d’azote, Santé publique France a utilisé un logarithme « sorti d’un chapeau ».  « Les résultats obtenus (les teneurs en polluant élevées entraînent des mortalités élevées) sont en contradiction complète avec les données agrégées fournies par le rapport lui-même », note le professeur Prud’homme, qui reproduit un tableau figurant dans le même rapport, d’où il ressort que « les communes urbaines, qui sont les plus polluées, sont aussi celles où l’on meurt le moins ». 

L’article original de Rémy Prud’homme dont ces propos sont tirés concerne non pas l’étude Santé Publique France de 2016, mais sa mise à jour en 2021 pour tenir compte notamment des effets du confinement sur la pollution. Cette mise à jour concerne les PM 2.5 mais aussi les PM 10 (particules de plus grand diamètre) et les oxydes d’azote.

Il ne semble pas que l’étude de Santé Publique France de 2016 repose sur un logarithme “sorti d’un chapeau”. Nous avons contacté Rémy Prud’homme pour lui poser la question et mettrons à jour l’article le cas échéant. 

En effet, cette loi dite log-linéaire est employée dans de nombreuses études car c’est elle qui décrit le mieux la relation entre concentration en particules et risque lié à la mortalité. Par exemple dans l’étude européenne ELAPSE qui a porté sur près de 28 millions de personnes[9]


Figure 4 – Relation entre concentration de PM 2.5 dans l’air et risque d’une mortalité précoce (HR). Le début de la courbe est linéaire dans les basses concentrations de polluant, puis s’infléchit. Source : Stafoggia et al., 2022

Conclusion

De nombreuses études scientifiques ont démontré qu’il existe un lien entre une exposition chronique aux particules fines PM 2.5  et un risque accru de mortalité précoce. 

Le chiffre de 48 000 victimes évitables par an en France, qui a été réévalué à 40 000 par Santé Publique France en 2021, reste pertinent quand il s’agit de décrire l’impact général de la pollution de l’air, mais ne rend pas compte de l’impact spécifique des ZFE. D’autres scénarios publiés par Santé Publique France sont plus pertinents quand il s’agit d’évaluer l’impact potentiel des ZFE sur la mortalité. 

Feedback des scientifiques

Meltem Kutlar Joss member picture

Meltem Kutlar Joss

épidémiologiste, cheffe de projet, Institut suisse de santé tropicale et publique (Swiss TPH)

Que pensez-vous de la méthodologie employée dans l’étude de Santé Publique France ? 

La méthodologie utilisée dans cette étude est globalement la même que partout ailleurs, elle est conforme aux normes en vigueur. Il faut noter que de telles évaluations d’impact sur la santé peuvent différer sur certains points, ce qui influence également les résultats. Par exemple, il faut choisir quel critère d’impact sur la santé on veut examiner, savoir si on va observer la mortalité générale ou la mortalité spécifique à telle ou telle maladie.

Ici, la mortalité générale est prise en compte. On pourrait imaginer prendre la mortalité maladie par maladie. Mais dans ce cas, il faudra estimer les risques associés au polluant pour chaque maladie. Or les données ne sont pas toujours disponibles. C’est pourquoi il est également valable de prendre la mortalité globale, où les données des études épidémiologiques sont plus nombreuses. 

Ce chiffre de “48 000 morts évitables” de la pollution de l’air est-il pertinent ? 

La question posée était : que gagnerions-nous à instaurer des zones à faibles émissions ? Pour les évaluations d’impact sur la santé, il faut toujours avoir un scénario contrefactuel. Dans ce cas, ils ont choisi le scénario sans pollution anthropique, pour savoir ce qui se passerait si nous n’avions plus de pollution automobile en ville, et probablement aussi industrielle. C’est donc un chiffre très élevé, mais c’est aussi clairement indiqué dans l’étude.

Il ne s’agit pas vraiment d’une pollution atmosphérique nulle, mais plutôt d’une pollution atmosphérique supplémentaire due aux activités humaines. Et ils constatent que dans les communautés rurales, la valeur est de 4,6 microgrammes par mètre cube de PM2,5, ce qui est le chiffre utilisé pour évaluer la différence entre la pollution réelle et la pollution potentielle. Ceci dit, il n’y a jamais zéro pollution humaine. C’est pourquoi Santé Publique France propose d’autres scénarios. 

Pourquoi utiliser une fonction log-linéaire pour décrire la relation entre concentration en particules et mortalité ? 

De nombreuses études observationnelles montrent que les risques relatifs suivent souvent une courbe log-linéaire sur certaines plages d’exposition. C’est pourquoi les modèles log-linéaires sont largement utilisés dans les modèles à risques proportionnels de Cox et la régression de Poisson [modèles statistiques utilisés en épidémiologie]. À de faibles niveaux d’exposition, les modèles log-linéaire et linéaire peuvent se rapprocher. Leur utilisation est justifiée pour les niveaux d’exposition observés en France et dans la présente évaluation d’impact sanitaire. Dans la dernière évaluation des risques sanitaires en Suisse, nous avons également utilisé des fonctions log-linéaires.

Le risque relatif choisi par Santé Publique France est de 1,15, ce qui signifie qu’il y a 15% de décès supplémentaires pour une augmentation de 10 microgramme par m3 de pollution. C’est beaucoup plus que d’autres études, américaines notamment… 

Le risque relatif choisi est issu d’une étude représentative de ce qui a été observé dans la population française en matière de pollution atmosphérique.

Et ce risque relatif est assez élevé, je dois l’admettre. Cependant, en Suisse, nous avons mené une autre évaluation des risques pour la santé et nous avons utilisé le risque relatif de l’étude ELAPSE[9], issue de huit études de cohorte européennes, où nous avons environ 1,12, soit 12 % pour 10 microgrammes. C’est plutôt élevé aussi. 

Il a également été observé qu’en Europe, les estimations d’effets de la pollution et les risques relatifs semblent plus élevés que dans les études nord-américaines. Cela pourrait être dû à une composition différente des PM2,5. Nous avons donc décidé d’utiliser cette estimation européenne, et l’étude française peut parfaitement utiliser l’estimation française. SPF réalise également une analyse de sensibilité où ils utilisent également d’autres estimations d’effets. Il y a toujours un avantage et un inconvénient à utiliser l’une ou l’autre des estimations de risque relatif.

RÉfÉrences :

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