- Climat
Le refroidissement temporaire d’une partie de l’Atlantique ne remet pas en cause la gravité du réchauffement mondial
À RETENIR
En 2024, la partie équatoriale de l’Atlantique a enregistré des températures élevées au printemps et froides en été. Ces variations naturelles sont bien connues des scientifiques et sont conformes au climat attendu dans cette partie de l’Atlantique. Ce refroidissement saisonnier et localisé ne remet pas en cause la gravité du réchauffement climatique. Depuis 1850, la température de l’Atlantique, son pH, son contenu en oxygène ou encore le niveau de l’océan évoluent en adéquation avec ce que les scientifiques prévoient en réponse au réchauffement climatique.
ÉLÉMENT ANALYSÉ
Verdict :
Affirmation :
DÉTAIL DU VERDICT
Trompeur :
Il est trompeur de se focaliser sur des observations ponctuelles (août 2023 et 2024) pour en déduire des conclusions sur le changement climatique, observé sur le long terme (plusieurs décennies). Dans une région donnée, les variables climatiques (température, vent, humidité, etc.) varient naturellement d’une année à l’autre (court terme), c’est ce que l’on appelle la variabilité naturelle du climat.
Inexact :
L’Atlantique ne bat pas des records de froid, seule sa partie équatorial enregistre un refroidissement rapide entre mars et juillet 2024. La quasi-totalité de la surface de l’océan Atlantique se réchauffe de 0,5 à 0,75°C par siècle depuis 1854.
AFFIRMATION COMPLÈTE
“L’Atlantique a battu des records de chaleur en août 23. On nous dit que ce phénomène “inquiétant” confirme la gravité du réchauffement mondial. L’Atlantique bat des records de froid en août 24. Nul ne sait pourquoi.”
Vérification
Fin août 2024, de nombreux médias ont publié des articles aux titres trompeurs sur l’océan Atlantique, comme nous le montrons dans cet article. En reprenant un article publié dans le média anglophone New Scientist, Courrier International titrait le 20 août “L’océan Atlantique se refroidit à une vitesse record et personne ne comprend pourquoi”, avant de modifier son titre par “Des parties de l’océan Atlantique se refroidissent à une vitesse record”. De nombreux comptes de désinformation ont relayé ces coupures de presse, à l’image du haut-fonctionnaire et homme politique François Asselineau sur X le 21 août : “Nouveau bug dans le narratif du réchauffement. L’Atlantique a battu des records de chaleur en août 23. […] L’Atlantique bat des records de froid en août 24. Nul ne sait pourquoi.” Le 3 septembre, ce post a été vu plus de 79 000 fois.
Arthur Prigent, chercheur en océanographie physique au Centre international de physique théorique, commente auprès de Science Feedback :
“Ce post induit de la confusion, des phénomènes non comparables y sont opposés :
- “L’Atlantique a battu des records de chaleur en août 23” : C’est exact […]. L’année 2023 a été record en termes de température de surface des océans. (voir figure 1)
- “L’Atlantique bat des records de froid en août 24.” : Cette affirmation est relative à deux phénomènes localisés : un refroidissement des eaux au large de la Nouvelle-Écosse et un refroidissement de l’Atlantique Est équatorial.”
UN REFROIDISSEMENT RAPIDE OBSERVÉ DURANT QUELQUES SEMAINES À L’ÉQUATEUR
Ces articles de presse font suite à la publication le 14 août 2024 d’un article sur le site climate.gov par le chercheur en océanographie physique Franz Philip Tuchen (Institut coopératif pour les études marines et atmosphériques). Il y décrit un refroidissement temporaire et localisé de l’Atlantique : “Une grande partie de l’Atlantique Nord a été extrêmement chaude depuis le début de l’année. En revanche, depuis le début du mois de juin, la température de surface de la mer dans le centre de l’Atlantique équatorial a été de 0,5 à 1,0°C plus froid que la moyenne pour cette période de l’année.” Contrairement à ce qu’affirment François Asselineau et les titres initiaux des articles de Courrier International et New Scientist, ce n’est pas l’océan Atlantique qui se refroidit mais uniquement une région localisée (centre de l’Atlantique équatorial).
Suite à la propagation de désinformation sur le sujet, Franz Philip Tuchen et ses collègues ont publié un second article sur le site climate.gov. Elles et ils insistent sur la localisation de cette “poche de froid” : dans la région équatorial-Est de l’océan, comme l’illustre la figure 2. Elles et ils soulignent également l’atténuation du refroidissement au cours du mois d’août.
“Il n’y a eu aucune tendance au refroidissement à l’échelle de tout l’Atlantique au cours des deux derniers mois”, soulignent les scientifiques sur climate.gov.
UN CLIMAT NATURELLEMENT MARQUÉ PAR DES SAISONS CHAUDES ET FROIDES EN ATLANTIQUE ÉQUATORIALE
Contrairement à l’affirmation que “nul ne sait pourquoi”, cette poche de froid temporaire ne surprend pas la communauté scientifique et le phénomène est bien connu. L’Atlantique équatorial enregistre naturellement différentes saisons. “Cette partie de l’Atlantique suit un cycle saisonnier spécifique : les températures les plus chaudes (28-29°C) sont observées en mars-avril, et les plus froides (24,5-25°C) en juillet-août, décrit Franz Philip Tuchen. Il y a donc toujours un refroidissement naturel entre avril et juillet.”
Et certaines années, ces saisons sont encore plus marquées : on parle d’un Niño ou Niña Atlantique. Cette variabilité naturelle du climat de l’Atlantique équatorial est décrite dès les années 1980 dans plusieurs articles scientifiques[2-4]. Concrètement, dès que les températures dans cette zone dépassent les moyennes de 0,5°C pendant trois mois, un Niño Atlantique est déclaré. À l’inverse, quand elles sont inférieures à la moyenne de 0,5°C pendant trois mois, on parle de Niña Atlantique. En 2024, un Niño Atlantique a été observé au printemps (voir figure 3). Quant au refroidissement de cet été, il est “peu probable qu’il fasse partie de la liste officielle des Niña Atlantique compte tenu de l’affaiblissement du mois d’août ”, écrivent les scientifiques.
Quant à la “vitesse record” évoquée dans la presse, elle fait référence à l’observation de Franz Philip Tuchen : “L’année 2024 a commencé avec des températures de surface de la mer extrêmement chaude dans l’Est de l’Atlantique équatorial en février et mars […], l’épisode de chaleur le plus important depuis 1982. Mais de façon tout aussi remarquable, la transition de ces anomalies chaudes vers des anomalies froides a été rapide. Aucun enregistrement n’a jamais montré un basculement aussi rapide d’un phénomène extrême à un autre dans l’Est de l’Atlantique équatorial.”
Tuchen indique à Science Feedback que “la recherche se poursuit pour comprendre pourquoi l’Atlantique équatorial s’est refroidi si rapidement entre avril et juillet.” Arthur Prigent complète : “L’année 2024 est exceptionnelle pour l’Atlantique Est équatorial […]. Cependant, cela fait partie de la variabilité naturelle et ce n’est ni la première ni la dernière occurrence d’un évènement froid dans cette région.”
LE REFROIDISSEMENT ESTIVAL À L’ÉQUATEUR NE REMET PAS EN CAUSE LES EFFETS LONG-TERME DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Il est important de noter la différence entre ces observations de court terme, à l’échelle de quelques mois, et celles à long terme, à l’échelle de quelques décennies. Dans une région donnée, les variables climatiques (température, vent, humidité, etc.) varient naturellement d’une année à l’autre (court terme), c’est ce que l’on appelle la variabilité naturelle du climat. Sur la figure 4, on observe cette variabilité pour l’Atlantique équatorial.
Les observations locales et court terme ne permettent donc pas de déterminer les tendances mondiales. De nombreuses données à long-terme et à grande échelle témoignent sans nul doute du réchauffement récent de la planète lié aux activités humaines[5]. Il est donc trompeur de s’appuyer sur le refroidissement observé cet été dans l’Atlantique équatorial pour nier le réchauffement climatique.
Franz Philip Tuchen appuie :
“Le refroidissement rapide que nous observons dans l’Atlantique équatorial ne remet pas du tout en question le réchauffement global long-terme de l’Atlantique qui est dû au réchauffement planétaire. […] On peut considérer le réchauffement climatique comme une augmentation relativement régulière à long terme de la température des océans, alors que le refroidissement de l’Atlantique équatorial de cet été n’est qu’un événement de court-terme.”
LES EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR L’OCÉAN ATLANTIQUE
De nombreuses observations témoignent des retombées du changement climatique pour les océans. La température de surface de l’ensemble des océans a augmenté de 0,88°C en moyenne depuis le début du XXème siècle d’après le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur le changement climatique (GIEC)[5]. Les projections du GIEC s’accordent sur la poursuite de ce réchauffement, qui devrait augmenter d’ici la fin du siècle (par rapport à la période 1995-2014) de 0,8°C à 2,9°C selon les futures émissions de gaz à effet de serre (voir figure 5).
Concernant l’océan Atlantique en particulier, il enregistre lui aussi une hausse de sa température en surface. Il s’est réchauffé d’environ 0,5 à 0,75°C par siècle sur la période 1854-2019[6]. Seule la partie Nord de l’Atlantique enregistre un refroidissement sur la même période, d’environ 0,5 à 1°C par siècle (voir figure 6). Ce refroidissement connu appelé “cold blob” est lié à l’affaiblissement – provoqué par le changement climatique – d’un courant océanique dans cette région, qui limite l’apport d’eaux chaudes vers le Nord[7]. Le GIEC[5] précise que d’ici la fin du siècle, au moins 83% de la surface des océans se réchauffera (si les émissions de GES sont fortement réduites), voire 98% si les émissions de GES se poursuivent au rythme actuel.
À cela s’ajoutent de nombreux autres indicateurs témoignant des effets du changement climatique dans l’Atlantique. Les scientifiques mesurent par exemple une hausse du niveau de la mer dans tout l’océan Atlantique (figure 7), en raison de la fonte des glaces et de l’expansion de l’océan lié à son réchauffement – un phénomène appelé dilatation thermique.
Le contenu en oxygène de l’Atlantique décline depuis 50 ans, en particulier à l’Équateur et au Sud, en raison notamment du réchauffement des eaux océaniques[8]. Les eaux Atlantiques enregistrent enfin une diminution de leur pH – elles s’acidifient – liée à la hausse de leur concentration en CO2 en raison des activités humaines.
CONCLUSION
L’océan Atlantique dans sa partie équatorial enregistre un refroidissement d’environ 6°C entre mars et juillet 2024. Ce refroidissement est conforme au climat de cette région de l’Atlantique (chaud au printemps et froid en été). En raison d’une variabilité naturelle bien documentée par les études scientifiques, des saisons plus chaudes (Atlantique Niño) et plus froides (Atlantique Niña) que la moyenne sont régulièrement enregistrées. Les scientifiques établissent actuellement les raisons de la vitesse record du refroidissement de l’été 2024. Ce refroidissement localisé et temporaire ne remet pas en cause les effets du changement climatique sur l’Atlantique, comme le laissent entendre des posts sur les réseaux sociaux. Sur le long terme, de nombreux indicateurs témoignent sans équivoque des retombées du changement climatique sur l’Atlantique : réchauffement des eaux de surface, acidification des eaux, hausse du niveau moyen de la mer et baisse du contenu en oxygène.
Feedback des scientifiques
Arthur Prigent
Postdoctoral Fellow, Centre international de physique théorique
(Concernant le post sur X de F. Asselineau)
Ce post me semble induire de la confusion, en effet deux phénomènes non comparables (augmentation des températures de surface globale vs une anomalie froide de température de surface dans l’Atlantique Est équatorial) sont opposés dans ce post X :
- Premièrement, en effet c’est exact, la température des océans se réchauffe, c’est indéniable… (cf. rapport du GIEC). L’année 2023 a été record en termes de température de surface des océans (cf. l’article de Le Monde cité dans le post X ainsi que leur graphique montrant la température moyenne de surface des océans). Aussi, l’étude dans BAMS[1] dresse un bilan de l’année 2023 en termes de température de surface (section b).
- Le deuxième article commente deux phénomènes : un refroidissement des eaux au large de la Nouvelle-Écosse et un refroidissement de l’Atlantique Est équatorial. Concernant le refroidissement près de la Nouvelle-Écosse, je ne peux pas fournir d’informations. Pour le refroidissement dans l’Atlantique Est équatorial, il s’agit d’un phénomène localisé. Un Atlantique Niña se caractérise par des températures de surface de la mer (SST) plus froides que la normale, principalement dans la région ATL3 (20°W-0°E, 3°S-3°N[2]). À l’inverse, un Atlantique Niño se manifeste par des SST plus chaudes que la normale dans cette même région. En général, les événements Atlantique Niña/Niño surviennent entre mai et août et durent environ 3 mois. L’année 2024 est exceptionnelle pour l’Atlantique Est équatorial : de janvier à avril, les températures étaient supérieures de 0.5°C à la moyenne, suivies d’un refroidissement rapide (peut-être le plus rapide jamais observé), avec des températures proches de -0.5°C en dessous de la normale entre juin et août. Cependant, cela fait partie de la variabilité naturelle, et ce n’est ni la première ni la dernière occurrence d’un événement froid dans cette région.
SF: Un refroidissement très rapide de l’Atlantique Est équatorial est observé. Est-ce que celui-ci est de nature à remettre en cause les effets du changement climatique sur l’océan Atlantique ?
AP: Non, il n’est pas rare que des événements froids et chauds aient lieu dans l’Atlantique Est équatorial[9,10]. Néanmoins, ce qui est exceptionnel est la rapide transition entre l’événement chaud du début d’année, à l’événement froid se développant cet été. Cette transition mérite une étude approfondie.
SF: Quelles hypothèses pourraient permettre d’expliquer ce refroidissement inhabituel ? Le changement climatique pourrait-il jouer un rôle ?
AP: Étant donné que l’évènement n’est pas encore fini, il est difficile de se prononcer, dans quelques mois nous espérons pouvoir fournir une explication.
SF: Quels sont les effets long terme déjà observés du changement climatique en Atlantique équatorial ?
AP: Ce que l’on observe principalement est un réchauffement de l’Atlantique équatorial : (https://climate.copernicus.eu/climate-indicators/sea-surface-temperature#Notes aussi https://data.marine.copernicus.eu/product/GLOBAL_OMI_TEMPSAL_sst_trend/description
Franz Philip Tuchen
Postdoctoral associate, University of Miami/ CIMAS
SF: You have observed a relatively rapid cooling of the eastern equatorial Atlantic. Does this cooling call into question the effects of global warming on the Atlantic?
FPT: The rapid cooling that we observe in the equatorial Atlantic is not at all questioning the overall long-term warming in the Atlantic that is due to global warming.
SF: Why is this part of the Atlantic cooling, while the global temperature is rising as a result of human activity?
FPT: This part of the Atlantic is following a distinct seasonal cycle with the warmest temperatures observed during March-April (28-29°C) and coldest temperatures during July-August (24.5-25°C). So there is always some natural cooling between April and July. However, this year, temperatures in March-April were higher than usual and temperatures in July-August were colder than usual. These warm and cold swings can happen every few years (just like El Niños and La Niñas in the Pacific) and are something that we call natural or internal variability of the climate system. Global warming, however, is an external forcing process driven by anthropogenic greenhouse gas emissions. You can think of global warming as a long-term relatively steady increase of ocean temperatures, while the equatorial Atlantic cooling event in this summer is only a short-term event. Usually these events last around 3 months.
SF: Why is this cooling surprising? What hypothesis could explain this observation? Could climate change play a role?
FPT: We are still investigating the exact reasons for this year’s equatorial Atlantic cooling event and it is ongoing research why the equatorial Atlantic cooled so rapidly between April and July. In general, there are several mechanisms that can be responsible for such an event like atmospheric winds, ocean currents, or atmospheric heat fluxes. These possibilities are being examined at the moment. In my opinion, it is very hard to attribute the role of climate change to this one specific cooling event. This should be better assessed in statistical analysis of many years and decades of data (or model projections).
SF: What changes have already been observed in the equatorial Atlantic as a result of climate change? FPT: We see a long-term increase of sea surface temperature in the Atlantic Ocean, especially in the tropical North Atlantic Ocean (for example: https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-trend-map-observations or https://www.nature.com/articles/s41467-024-44749-7) or https://essd.copernicus.org/articles/12/2013/2020/essd-12-2013-2020.html. We see a rise in sea level in the whole Atlantic Ocean (https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-mean-sea-level-trend-map-observations or https://www.climate.gov/news-features/understanding-climate/climate-change-global-sea-level and references therein). We see a decrease of oxygen content, especially in the equatorial and South Atlantic (https://www.nature.com/articles/nature21399). We see an acidification of the whole Atlantic Ocean (https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-acidification-mean-sea-water-ph-trend-map). Please note that I only mention the changes in the Atlantic Ocean here, but most of these changes are basically observed in all oceans.
Références :
- 1 – Johnson et al. (2024) State of the climate in 2023. Global Oceans. Special Online Supplement to the Bulletin of the American Meteorological Society.
- 2 – Zebiak (1993) Air-sea interaction in the equatorial Atlantic region. Journal of Climate.
- 3 – Merle et al. (1980) Annual signal and interannual anomalies of sea surface temperature in the eastern equatorial Atlantic ocean. Deep-Sea Res.
- 4 – Servain et al. (1982) Evidence of remote forcing in the equatorial Atlantic Ocean. J. Phys. Oceanogr.
- 5 – IPCC (2021) Sixth Assessment report, Chapter 3.
- 6 – Garcia-Soto et al. (2021) An Overview of Ocean Climate Change Indicators: Sea Surface Temperature, Ocean Heat Content, Ocean pH, Dissolved Oxygen Concentration, Arctic Sea Ice Extent, Thickness and Volume, Sea Level and Strength of the AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation). Frontiers in Marine Science.
- 7 – Caesar et al. (2018) Observed fingerprint of a weakening Atlantic Ocean overturning circulation. Nature.
- 8 – Schmidtko et al. (2017) Decline in global oceanic oxygen content during the past five decades. Nature.
- 9 – Lübbecke et al. (2018) Equatorial Atlantic variability—Modes, mechanisms, and global teleconnections. WIREs Climate change.
- 10 – Keenlyside and Latif (2007) Understanding Equatorial Atlantic Interannual Variability. Journal of Climate.